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Pédocriminalité : Benoît XVI demande pardon aux victimes

Kossivi Tiassou | Avec agences
8 février 2022

Ce geste du pape émérite Benoît XVI est hautement symbolique. Mais dans sa lettre, Joseph Ratzinger assure n'avoir jamais couvert de prêtres pédo-criminels.

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Le pape Benoit XVI a cependant confessé avoir "regardé dans les yeux les conséquences d'une très grande faute".
Le pape Benoit XVI a cependant confessé avoir "regardé dans les yeux les conséquences d'une très grande faute".Image : Stefano Spaziani/picture alliance

La réaction de Benoît XVI était attendue, face à l'insistance de certaines victimes de prêtres pédophiles et d'une partie du clergé allemand.

Dans une lettre transmise par le Vatican ce mardi (08.02.2022), Benoît XVI réaffirme n'avoir jamais dissimulé d'actes d'agression sexuelle au moment où il assumait de grandes responsabilités en Allemagne tout comme au Vatican.

"Je ne peux qu'exprimer, une fois encore, à l'égard de toutes les victimes d'abus sexuels ma profonde honte, ma grande douleur et ma demande sincère de pardon. J'ai eu de grandes responsabilités dans l'Église catholique. Ma douleur est d'autant plus grande pour les abus et les erreurs qui se sont produits au cours de mon mandat en différents lieux".

Benoît XVI joue à l'apaisement

Fin janvier, Benoit XVI avait reconnu avoir participé à une réunion en 1980 sur un prêtre allemand soupçonné d'agressions sexuelles, Peter Hullermann.
Fin janvier, Benoit XVI avait reconnu avoir participé à une réunion en 1980 sur un prêtre allemand soupçonné d'agressions sexuelles, Peter Hullermann.Image : Karl-Josef Hildenbrand dpa/picture alliance

L'ex-archevêque de Munich (1977-1982) et pape (2005-2013) reconnaît aussi les conséquences de ce qu'il qualifie de "grande faute".

"J'ai appris à comprendre que nous sommes nous-mêmes entraînés dans cette grande faute quand nous la négligeons ou quand nous ne l'affrontons pas avec la décision et la responsabilité nécessaires, comme il est trop souvent arrivé et qu'il arrive encore", souligne-t-il dans sa lettre.

La lettre de pardon est publiée par Vatican moins de trois semaines après la publication d'un rapport indépendant en Allemagne, accusant Joseph Ratzinger (le nom civil de Benoît XVI) d'inaction face à des violences sexuelles sur mineurs dans l'archevêché de Munich à la tête duquel il a officié.

Le rapport contesté

Dans le rapport de Munich, Benoît XVI remercie le pape François pour son "soutien" et sa "confiance" .
Dans le rapport de Munich, Benoît XVI remercie le pape François pour son "soutien" et sa "confiance" .Image : Vatican Media/REUTERS

Selon le rapport du cabinet Westpfahl Spilker Wastl (WSW) recensant plus de 400 victimes de violences sexuelles dans l'archevêché de Munich et Freising, le cardinal Joseph Ratzinger, avant qu'il ne devienne pape, aurait notamment été au courant du passé pédo-criminel d'un prêtre, Peter Hullermann.

Après la publication du rapport, qui décompte en tout 497 victimes entre 1945 et 2019, en majorité des jeunes garçons et adolescents et 235 coupables présumés, principalement des prêtres, le Saint-Siège avait réitéré "son sentiment de honte et de remords".

Le Benoît XVI a présenté des excuses mais certains de ses conseillers réfutent les accusations du rapport de 8.000 pages qu'ils ont passées au crible pour lui.

"En tant qu'archevêque, le cardinal Ratzinger n'a été impliqué dans aucun acte de dissimulation d'abus", assurent quatre de ses conseillers, évoquant des informations "inexactes" contenues dans le rapport allemand.