1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Heurts entre le FNDC et les forces de l'ordre à Conakry

Abdoulaye Sadio Diallo
16 février 2023

Les organisateurs de la manifestation évoquent une trentaine d'interpellations et une trentaine de blessés. Certains journalistes aussi ont été attaqués

https://p.dw.com/p/4Nc7S
Guinée | Manifestations du FNDC
C'est la énième fois que des manifestations éclatent dans la capitale Conakry entre le FNDC et les forces de l'ordreImage : CELLOU BINANI/AFP/Getty Images

L'interdiction de la manifestation, doublée de la réquisition de l'armée par les autorités guinéennes, n'ont pas suffi pour  empêcher les jeunes pro FNDC de se faire  entendre dans certains endroits de Conakry
"S'il y a eu manifestation, c'est parce que le FNDC y a fait appel. Sinon il n'y aurait  pas de manifestation.  L'Etat doit dialoguer avec  le FNDC", demande l'un des manifestants

 

Expression de colère

A Hamdkaye Magasin, Cosa, Bomboly, Wanindara, Sonfonia Rails, Baïlo Baya, ou encore à la T8, des jeunes en colère, armés de cailloux et autres projectiles, ont affronté les forces de l'ordre, qui à leur tour ont répondu avec des tirs de grenades lacrymogènes.

Selon une source proche du FNDC, "une trentaine de blessés" et "une autre trentaine d'interpellations" ont été enregistrés dans les rangs des manifestants 

Autre conséquence :  boutiques et magasins sont restés fermés le long de la route le Prince et la circulation a été fortement paralysée.

En revanche, au  rond-point de la Tannerie, point de départ annoncé de la manifestation du FNDC, il n’y a pas eu l'ombre d'un manifestant durant toute la matinée. 

Guinée | Manifestations du FNDC
Dans plusieurs quartiers de Conakry, les jeunes ont exprimé leur colèreImage : CELLOU BINANI/AFP/Getty Images

Toutefois, le commerce et la circulation ont également été affectés le long de l'autoroute Fidel Castro, comme en témoigne ce menuisier : 

"On ne sort pas. Les gens craignent de venir acheter les  meubles que nous fabriquons parce qu'il n'y a pas de circulation, pas de voitures. Ils craignent de perdre leur argent sur la route. Donc c'est très difficile pour nous, pourtant nous devons payer la location à la fin du mois. Les propriétaires ne tiendront pas compte des manifestations".

Les journalistes ciblés

Autre fait marquant de cette journée de manifestation : des journalistes ont été menacés et insultés par des agents du Bataillon autonome des troupes aéroportées à Bomboly, dans la commune de Ratoma. Parmi eux, Abdourahmane Bah, correspondant de TV5 en Guinée, dont la carte mémoire de sa caméra a été confisquée.

Les autorités, qui ont interdit  cette nouvelle manifestation du FNDC ne se sont pour l’instant pas exprimées sur cette journée. 

Le Front proteste pour réclamer aux autorités  militaires au pouvoir en Guinée un cadre de dialogue inclusif et la libération des détenus politiques, dont Foniké Mengué, coordinateur national du FNDC.