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Sanctions de la Cédéao : les Burkinabè soutiennent le Mali

Richard Tiéné
13 janvier 2022

A Ouagadougou, la majorité des Burkinabè soutient le Mali suite aux sanctions infligées par la Cédéao.

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Un marché de Ouagadougou
Un marché de OuagadougouImage : Issouf Sanogo/AFP

Les Burkinabè sont d'autant plus surpris que le président Roch Marc Christian Kaboré est le président en exercice de la Communauté. 

Partageant une frontière et certaines valeurs identitaires avec le Mali, de nombreux Burkinabè n'hésitent pas publiquement, ou à travers les réseaux sociaux, à apporter leur soutien à ce pays frappé par les récentes sanctions de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). "Si ça ne va pas au Mali cela va forcément déteindre sur la Burkina. Nous assistons depuis un certain moment à un regain de conscience de la jeunesse africaine. La réaction de la communauté internationale nous déçoit quelque peu. On espérait qu'elle soutiendrait les Maliens afin qu'ils puissent sortir de cette situation", explique ce Burkinabè.

Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré
Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian KaboréImage : PREFASO

Un autre renchérit : "En tant que jeunes Burkinabè nous soutenons les Maliens. Si vraiment les Maliens sentent que d'autres pays sont avec eux, ils auront plus de courage pour mener ce combat."

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"Un sentiment panafricain"

L'élan de solidarité des Burkinabè à l'endroit du Mali démontre un regain de panafricanisme face aux clivages politiques qui apportent la division et favorisent le terrorisme dans le Sahel, selon Mahamoudou Sawadogo, expert en sécurité. "Je partage entièrement ce sentiment panafricain. Je pense que les peuples n'y sont pour rien. C'est une affaire politique et cela est à l'avantage des groupes armés terroristes. L'objectif de ces groupes consiste à déstabiliser le pouvoir politique mis en place et aussi affaiblir la confiance des administrés dans leurs gouvernants", assure l'expert. 

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Cette crise de confiance pourrait avoir des répercussions néfastes sur la stabilité politique et sur la démocratie. 

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"Là où les politiques ont échoué, ils ouvrent la porte à l'accession au pouvoir des militaires. Si nous voulons des pays démocratiques, il va falloir que nous appliquions la démocratie dans toute sa rigueur", précise Mahamoudou Sawadogo. 

En attentant que la démocratie s'applique "dans toute sa rigueur", des Burkinabè espèrent que la Cédéao retourne à la table des négociations avec le Mali. Mais aussi que la junte au pouvoir soit moins radicale sur la durée de la transition.