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Les medias souffrent de la corona-censure

24 avril 2020

Des dizaines de journalistes arrêtés, des articles supprimés, des agressions pour avoir critiqué l'action de l'Etat face au Covid-19 : l'ONU dénonce les nombreuses violations de la liberté de la presse dans le monde.

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Aucun continent n'est épargné par les atteintes au droit de la presse depuis le début de la crise de coronavirus
Aucun continent n'est épargné par les atteintes au droit de la presse depuis le début de la crise de coronavirusImage : picture-alliance/Photoshot

Les exemples ne manquent pas.

En Inde, le fondateur d'un site d'information en ligne à Coimbatore a été arrêté après avoir écrit un article sur le manque de matériel de protection du personnel de santé et de possibles cas de corruption dans le système de distribution de ces équipements.

Aux Emirats Arabes Unis, une personne qui ferait passer d'autres informations médicales sur le coronavirus que celles données par les autorités risque une amende de plus de 5.000 euros.

En Turquie, un présentateur de télévision a été interdit d'antenne pour trois jours par les autorités audiovisuelles après avoir critiqué l'action de l'Etat face au Covid-19.

Pour la même raison, en Russie, un journal d'investigation a été obligé de supprimer un article qui portait notamment sur le manque de préparation des hôpitaux. La journaliste qui l'a écrit est menacée directement par les autorités épinglées dans le texte.

Au Nigeria, deux journalistes qui couvraient le confinement ont été interpellés et agressés. Au Ghana, un reporter voulant tourner un sujet sur le confinement a été violemment frappé par un militaire alors qu'il venait de lui présenter sa carte de presse.

Aux Etats-Unis, le président Trump attaque les médias pour le traitement de son action face à la pandémie lors de quasiment chaque conférence de presse quotidienne.

Et quand ce ne sont pas les autorités politiques qui enfreignent la liberté de la presse, c'est la mafia. En Italie, un journaliste subit une série de menaces depuis qu'il a rédigé un article qui montre que la mafia profiterait de la crise sanitaire pour augmenter son influence dans la ville de Palerme.

Le besoin d'information sur le Covid-19 est vital

Voilà autant d'épisodes sombres pour la liberté d'expression racontés par le International Press Institute (IPI), une organisation de défense de la liberté de la presse présente dans plus de 120 pays.  L'IPI a recensé quelques 140 cas d'atteinte aux droits de la presse dans le monde depuis l'apparition du coronavirus fin 2019 en Chine. Aucun continent n'est épargné par ce phénomène.

Près de 40 journalistes ont été arrêtés ou poursuivis pour avoir mis en cause la gestion de la pandémie par leurs pays ou le bilan officiel du nombre de cas et de décès.

Autant de journalistes ont été agressés verbalement ou physiquement. Des medias ont été censurés et certains pays ont mis en place "des lois contre la désinformation excessive".

L'ONU a ainsi accusé certains pays de profiter de cette crise pour museler les médias.

La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a rappelé que "des médias libres sont toujours essentiels, mais nous n'en n'avons jamais eu autant besoin que durant cette pandémie, alors que tant de personnes sont isolées et craignent pour leur santé et leurs moyens d'existence."

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais