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La CPI motive sa décision d’acquitter Gbagbo et Blé Goudé

Julien Adayé
17 juillet 2019

Durant sept années, la Cour pénale internationale (CPI) a captivé l’attention sans pour autant situer les responsabilités de la crise politique qui a suivi la contestation des résultats de la présidentielle de 2010.

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Kombibild - Charles Blé Goudé und Laurent Gbagbo

Pour certains observateurs, la CPI a joué sa crédibilité et son avenir en Côte d’Ivoire. Pendant toute la période du procès de l’ancien président Laurent Gbagbo et de son ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé, une mobilisation de toutes les couches sociales et de tous les bords politiques a été observé.

Ali Ouattara de la coalition ivoirienne pour la CPI explique les raisons de cette mobilisation : 

"Ce procès était la phase au cours de laquelle il fallait savoir si la CPI était objective dans son travail qu’elle faisait. Si la CPI était impartiale et si vraiment la CPI travaillait pour les victimes véritablement. Donc tout ça mis ensemble, ça fait un bon panier qui fait que, il y’avait un certain regard, un certain engouement. Tout le monde voulait suivre le procès. Savoir ce qui allait se passer.’’   
 

Maître Clavaire N’Dry Kouadio avocat au barreau d’Abidjan et à la CPI  poursuit :  ‘’La raison pour moi est toute simple. Vous avez deux coaccusés : l’un qui a été président de la république de Côte d’ivoire et l’autre ministre de la jeunesse. Deuxièmement, c’est un procès de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, raisons pour lesquelles je pense que ce procès a été même à distance, beaucoup suivi et a focalisé toutes les attentions.’’ 

Après plusieurs années de procès et une décision de justice qui divise anti et pro-Gbagbo, les Ivoiriens ont une certaine animosité vis-à-vis de la Cour pénale internationale (CPI). ‘’Il n’y a pas d’animosité. Il y’a peut-être une déception. Parce qu’il y’a eu trop d’espoir qui ont été nourri par rapport à ce procès-là’’, déclare Ali Ouattara de la coalition pour la CPI .

‘’Pour que cette justice puisse incarner véritablement l’espérance placée en elle, c’est une justice objective, une justice ouverte et publique. Et puis le résultat qui sort est un résultat qui puisse refléter ce qu’on a entendu. C’est-à-dire le débat. Il y’a ceci de caractéristique au niveau du droit : que on ne part pas dans un procès pour gagner mais on y va pour découvrir la vérité", selon maître Clavaire N’Dry. 

La justice des vainqueurs ?

A ce jour, aucune personne pour l’instant du camp du président Ouattara  n’a été entendue. Le Procureur de la CPI a pourtant, à plusieurs reprises annoncé des poursuites contre son camp, mais jusque-là rien.  Laissant ainsi planer un sentiment de justice des vainqueurs sur les vaincus.