1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Les donateurs au secours du Sud-Soudan

Audrey Parmentier5 mai 2008

Les donateurs du Soudan se réunissent pendant trois jours à Oslo pour financer la reconstruction du sud du pays, dévasté par 21 ans de guerre civile et frappé par la crise alimentaire qui sévit actuellement.

https://p.dw.com/p/Dth8
Des casques bleus du Bangladesh refont les rues de Juba.Image : UNMIS/John Charles


Erik Solheim, le ministre norvégien de l'Aide au développement et hôte de la conférence, l'a annoncé dès le début: les dons seront proportionnels aux progrès politiques perçus. Il s'agit donc pour les bailleurs de fonds réunis à Oslo d'évaluer les progrès effectués à mi-parcours de la période de transition qui a commencé le 9 janvier 2005 et qui prend fin en 2011: les populations du sud pourront alors se prononcer sur une éventuelle indépendance.


Le 9 janvier 2005, c'est la date à laquelle a été signé à Nairobi l'accord de paix qui a mis officiellement fin à 21 ans de guerre entre le gouvernement et l'armée populaire de libération du Soudan. Malgré cette signature et la présence de casques bleus, la méfiance entre Khartoum et les anciens rebelles est encore de mise et des combats ont lieu régulièrement.


La guerre civile, qui a fait près de 2 millions de victimes, a anéanti l'économie du nord et détruit toutes les infrastructures du sud du pays. A cela s'ajoute aujourd'hui la crise alimentaire mondiale: au Soudan, certains prix ont augmenté de 500%.

Le conflit a fait en outre 3 millions de déplacés, dont la plupart vivent encore dans des camps, comme ceux qui ont fui le conflit du Darfour. Pour Salih Osman, avocat des droits de l'homme et député, il faut avant tout rétablir la sécurité:

Sudan, Kinder in einem Flüchtlingslager in Darfur
Dans un camp de réfugiés de Gereida au DarfourImage : picture-alliance/dpa


«Vous envoyez de l'argent et vous avez bonne conscience parce que vous nous permettez de survivre dans ces camps, mais ce dont on a besoin c'est d'être protégés. Nous devons rentrer chez nous pour produire notre nourriture. Il y a beaucoup de producteurs au Darfour. Nous sommes reconnaissants vis à vis de la communauté internationale qui permet à 5 millions de personnes de rester vivants. Mais nous voulons davantage: nous voulons rentrer chez nous.»


Le Darfour, c'est l'autre région du pays qui souffre elle aussi d'un manque d'écoles et d'hôpitaux. Mais pour Erik Solheim, la question Nord-Sud est un enjeu encore plus important: c'est d'elle dont dépend aussi la fin du conflit qui sévit à l'ouest du pays depuis cinq ans.


A Oslo, la journée d'aujourd'hui est consacrée à des réunions techniques qui ont lieu à huis-clos. Salva Kiir, le leader de la région semi-autonome du Sud-Soudan a annulé sa participation à la conférence, après la mort vendredi dernier de son ministre de la défense dans un accident d'avion.