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Les anti-balakas dans le collimateur de l'UA

Eric Topona26 mars 2014

Les milices chrétiennes sont désormais considérées comme des groupes terroristes par l’Union Africaine. Cette annonce survient quelques jours après la mort d’un soldat congolais de la Misca, la force africaine en RCA.

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Dans le collimateur de la Misca : les miliciens anti-balaka
Dans le collimateur de la Misca : les miliciens anti-balakaImage : DW/Scholz/Kriesch

Les milices anti-balaka composées majoritairement de chrétiens sont régulièrement accusées d'attaquer les musulmans. Alors que les organisations de défense des droits de l'homme saluent cette mesure, à Bangui on déplore que les ex-séleka ne soient pas aussi pointés du doigt.

Tout en reconnaissant les exactions commises par cette milice, une partie de la société civile centrafricaine parle de deux poids deux mesures. La Ligue centrafricaine des droits de l'homme souhaite ainsi que les crimes commis par les ex-Séléka ne soit pas perdus de vue. Joseph bindoumi, président de la LCDH :

La force africaine est chargée de rétablir la sécurité mais se heurte aux miliciens
La force africaine est chargée de rétablir la sécurité mais se heurte aux miliciensImage : DW/S. Schlindwein

« Le parlement centrafricain a bien reconnu que c'est la coalition Séléka qui est venue instaurer le désordre en RCA. Séléka continue d'être très mauvais pour le pays. Mais nous avons comme l'impression que les partenaires qui sont venus nous aider à sortir de cette guerre choisissent plutôt de désigner une partie comme étant l'ennemi. Cette mesure est très partiale. »

Mettre fin aux exactions

Ce n'est pas le même son de cloche du coté d'Amnesty international, qui estime qu'il était temps d'agir pour mettre fin aux graves violations des droits de l'homme dans ce pays. Violations imputées ouvertement aux anti-balaka selon Christian Mukosa, chercheur associé à Amnesty International :

« Depuis le mois de janvier, les anti-balaka commettent de graves violations des droits humains dans beaucoup de parties de la RCA, y compris à Bangui. Une grande partie de la capitale est d'ailleurs contrôlée par les miliciens anti-balaka. La déclaration de l'Union africaine survient après que les anti-balaka ont commencé à s'attaquer aux forces africaines, ce qui est inacceptable. »

Dans un contexte marqué par un regain de violence, les miliciens anti-balaka savent désormais à quoi s'en tenir : ils sont désormais considérés comme des « ennemis » par la Misca.