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Le président Jacob Zuma à Tripoli

30 mai 2011

Comment stopper les violences qui déchirent la Libye depuis deux mois maintenant? En avril dernier, une délégation de l’Union africaine s’était déjà rendue une première fois à Tripoli

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Jacob ZumaImage : AP

Son objectif: initier une solution négociée au conflit qui oppose le régime du Colonel Muammar Kadhafi aux insurgés. Cette première tentative n’avait pas abouti, mais l’Union Africaine se dit déterminée à poursuivre ses efforts en vue d’une solution politique négociée. Après une première tentative vaine de médiation en avril dernier, le président sud-africain Jacob Zuma est ce lundi à Tripoli, en Libye pour une seconde tentative

Alors que l’OTAN affirme que, grâce à ses frappes ciblées en Libye, le «règne de terreur» du colonel Muammar Kadhafi touche à sa fin, le président sud-africain lui, a bon espoir de pouvoir engager un processus de discussions aboutissant à une solution négociée au conflit qui depuis deux mois maintenant oppose violemment le régime aux insurgés libyens.

Accueillis par le Premier Ministre

Jacob Zuma et sa délégation ont d’abord été accueillis à l’aéroport de Tripoli par le Premier Ministre Al-Baghdadi al-Mahmudi et le ministre de l’ Intérieur Abdelati al-Obeidi, avant de se rendre au complexe de Bab al Aziziah, où il est censé avoir rencontré Kadhafi.

Mouammar Kadhafi , qui n'est plus apparu en public depuis le 11 mai dernier, ne s’est pas montré ce lundi. L'heure est à la prudence pour Muammar Kadhafi. Car ces derniers jours, l’ Otan, qui détient le commandement des opérations militaires sous mandat de l’ONU en Libye depuis fin mars, a intensifié ses frappes aériennes. Une cible particulièrement visée étant le QG du dirigeant libyen, le complexe de Bab al Aziziah, dans le centre de la capitale.

Libyen Gaddafi Fernsehinterview 17.03.2011
Muammar KadhafiImage : AP/RTP TV

Deuxième mission de paix

Cette seconde mission de paix de Jacob Zuma a -t-elle des chances de réussir? Les observateurs sont plutôt pessimistes. Il faut dire que la situation est quelque peu bloquée: le CNT, le Conseil national de transition, l'organe politique de la rébellion exige comme préalable à toute discussion sur l’avenir du pays, le départ pur et simple de Mouammar Kadhafi. Au pouvoir depuis 42 ans déjà, ce dernier s’y refuse catégoriquement.

Or, cette fois encore, Jacob Zuma ne semble rien avoir de plus en poche que la "feuille de route" élaborée par l’UA. Il y est question d’un "armistice sans condition". Jacob Zuma veut aussi s’engager pour un arrêt des frappes de l’OTAN et- à un stade ultérieur- des négociations devraient finalement avoir lieu avec les insurgés.

Mais sur le dossier libyen aussi l'Afrique est divisée, le Sénégal ayant reconnu le conseil de transition mis en place par la rébellion. Le Secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, reste persuadé lui que "la condition préalable à un processus politique positif est une pression militaire forte" mais "dans le même temps, la communauté internationale doit, selon lui, renforcer la pression politique sur le régime et son soutien à l'opposition".

NATO Angriffe auf Tripolis Libyen Gaddafi
Le ciel embrasé au dessus de Tripoli lors de frappes de l'OTANImage : dapd

Cette visite de Jacob Zuma survient alors que les soutiens étrangers à Mouammar Kadhafi se font de plus en plus rares. Vendredi encore, la Russie, allié traditionnel de Tripoli, s'est rangée aux côtés des Occidentaux qui réclament le départ du colonel. En outre, de plus en plus de haut militaires et fonctionnaires libyens font défection.

Auteur: Philippe Pognan
Edition: Marie-Ange Pioerron