Le nucléaire s'invite dans la campagne
7 septembre 2009Les manifestants présents à Berlin avaient aussi une autre revendication bien concrète puisqu'elle concerne la fermeture du site de stockage de déchets radioactif de Gorleben situé en Basse-Saxe, dans le nord de l'Allemagne. Mais au-delà de Gorleben , qui symbolise la lutte des anti-nucléaires, c'est toute la politique allemande en matière de nucléaire qui se trouve au centre du débat.
L'ancien gouvernement, qui reposait sur une majorité socialiste et écologiste, avait décidé de fermer les 17 centrales nucléaires existantes d'ici 2021. Mais aujourd'hui, l'actuel gouvernement met en avant le réchauffement climatique pour retarder cette sortie du nucléaire. Au motif que l'atome ça ne dégage pas de gaz carbonique. "Nous ne pouvons pas sortir du nucléaire aussi vite que certains le souhaiteraient", a estimé la chancelière Angela Markel. "Mais à long terme, c'est-à-dire dans la seconde partie de ce siècle, nous pourrons bénéficier d'une grande quantité d'énergies renouvelables. Nous sommes donc convaincus que nous pourrons un jour ou l'autre abandonner le nucléaire."
Deux camps s'affrontent
C'est ce flou qui provoque la colère des militants anti-nucléaire. Alors, sortir ou non du nucléaire et à quelle échéance ? Sur l'échiquier politique allemand, la césure est nette entre la gauche et la droite. Les écologistes, forcément, sont pour leur part absolument contre l'énergie nucléaire. "On doit arrêter de produire des déchets quand on ne sait pas où les stocker", a rappelé l'ancien ministre de l'environnement Jürgen Trittin."C'est pourquoi les élections fédérales sont l'occasion de s'affronter sur une question précise : voulons nous, en prolongeant l'usage du nucléaire, bloquer le développement des énergies renouvelables et donc continuer à produire des déchets?"
Cette question des déchets est naturellement centrale dans ce dossier nucléaire. Les sociaux-démocrates réclament d'ailleurs que les industriels mettent la main à la poche pour financer au moins en partie les milliards d'euros que coûte la maintenance des sites de stockages.