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Le Kosovo pleinement souverain

Sandrine Blanchard10 septembre 2012

La dissolution du Groupe d’orientation sur le Kosovo prend effet lundi soir. Avec elle, l’État accède à la pleine souveraineté, quatre ans et demi après la proclamation unilatérale de son indépendance de la Serbie.

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A Kosovo Albanian girl is holding a Kosovo flag as Kosovo Albanians take to the streets to mark the first anniversary of their declaration of independence from Serbia in Pristina, Kosovo on 17 February 2009. Kosovo declared independence on 17 February 2008. Recognised as independent by more than 50 countries including the United States and most EU states, but not recognised by others including Russia, China and Serbia, Kosovo's political stability is precarious. EPA/ERMAL META +++(c) dpa - Report+++
Kosovo wird selbstständigImage : picture-alliance/dpa

Le Groupe d’orientation sur le Kosovo, ce sont d’abord 25 pays, parmi lesquels les États-Unis et la Turquie, qui ont surveillé la transition au Kosovo à majorité albanaise. Martti Ahtisaari, le médiateur finlandais à l’origine de ce groupe, avait également établi sur place une administration de l’ONU. Le Kosovo a notamment obtenu le droit d’adopter sa propre Constitution, de choisir un drapeau, de fonder une armée "multiethnique et professionnelle", ou d’opérer des contrôles douaniers à ses frontières. Les deux langues officielles sont l’albanais et le serbe. L’Allemagne a été parmi les premiers pays à reconnaître l’indépendance du Kosovo, qui, selon ces propos de la chancelière, Angela Merkel, en 2008, est un cas à part.

« Nous disons que le Kosovo est un cas "sui generis" qui ne peut être comparé avec aucun autre cas en droit international. »Réticences serbes notamment
Quant à la Serbie, elle considère le Kosovo comme le berceau historique du peuple serbe et elle argue de la présence, dans le nord, d’une minorité serbe pour continuer à rejeter l'indépendance de la province. L’amélioration des relations entre Belgrade et Pristina reste pourtant l’une des conditions sine qua non de l’ouverture de négociations d’adhésion entre la Serbie et l’Union européenne.

La Serbie, opposée à l'indépendance du Kosovo
La Serbie, opposée à l'indépendance du KosovoImage : picture-alliance/dpa
Martti Ahtisaari, Prix Nobel de la Paix, a forgé le plan de transition pour le Kosovo
Martti Ahtisaari, Prix Nobel de la Paix, a forgé le plan de transition pour le KosovoImage : picture alliance / dpa

Cinq États membres de l’UE partagent ces réticences. Parmi eux : la Grèce, l’Espagne et Chypre. Eux-mêmes confrontés à des mouvements indépendantistes, ces pays craignent un précédent sur l’intangibilité des frontières. Marcos Kyprianou, ancien chef de la diplomatie chypriote :

« Nous pensons que l’intégrité territoriale d’un État s’acquiert par la négociation, et non par une déclaration unilatérale d’indépendance. »Maintien d'une présence internationale

Des policiers allemands forment leurs confrères kosovars
Des policiers allemands forment leurs confrères kosovarsImage : picture-alliance/dpa

Pour l’heure, le Kosovo n’est pas membre de l’ONU, bien que trois membres permanents du Conseil de sécurité et 90 pays le reconnaissent formellement. Pour intégrer les Nations unies, un État doit être soutenu par 9 membres du Conseil de sécurité sur 15, dont 5 membres permanents. À la suite de cette première démarche, l'État doit obtenir deux tiers d’avis positifs à l’Assemblée générale de l’ONU.

L’Union européenne a prolongé de deux ans, sur demande de la présidente kosovare, sa mission Eulex. Elle a pour mandat de renforcer les structures de police et de justice. Les 5.000 soldats de la KFOR, la mission de paix sous égide de l’Otan, restent aussi sur le terrain pour finir de stabiliser cet État balbutiant qu’est le Kosovo, l'un des plus pauvres d'Europe.