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"La liberté de circuler, l'éducation pour tous les enfants"

Wendy Bashi
25 juillet 2018

Ce sont les axes prioritaires de Jean Pierre Bemba, candidat déclaré à l'élection présidentielle du 23 décembre en RDC. Il veut également ouvrir son pays au monde en attirant les investisseurs.

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Après avoir passé dix ans en prison à La Haye, la Cour pénale internationale, Jean Pierre Bemba a récemment annoncé son imminent retour en République Démocratique du Congo, le 1er août prochain. Le sénateur congolais entend bien présenter sa candidature pour la présidentielle du 23 décembre prochain. Jean Pierre Bemba a jusqu'au 8 août pour le faire puisque le dépôt des candidatures commence aujourd'hui (25 juillet). Jean Pierre Bemba revient dans cette interview sur son programme politique et sa vision pour la RDC.

DW: Jean Pierre Bemba, bonjour. Vous êtes aujourd’hui à Bruxelles pour convoquer une conférence de presse, vous avez annoncé votre retour à Kinshasa, est-ce que vous pouvez nous dire exactement ce qui va se passer une fois que vous serez rentré en République Démocratique du Congo ?

Jean Pierre Bemba: Ce qui va se passer lorsque j’arriverai à Kinshasa, c’est mon inscription au niveau de la CENI (Commission nationale électorale indépendante), c’est ce que la loi électorale recommande ; le dépôt de ma candidature avec l’ensemble des documents qui accompagnent le dépôt de la candidature, et rencontrer également les membres de l’opposition ainsi que les différentes personnes que je connais, des amis, et  également ma famille, comme vous savez aussi, je ne les ai pas vus depuis plus de dix ans.

Est-ce que vous ne craigniez pas pour votre sécurité ?

Non, vraiment, je suis chrétien, je peux vous dire qu'en ce qui concerne ma sécurité, je n’ai aucune crainte.

Monsieur Bemba, jusqu’à présent Monsieur Kabila n’a toujours pas dit s’il allait réellement se présenter aux élections. Il a parlé de respecter la constitution, qu’est-ce qui pourrait se passer aujourd’hui si Joseph Kabila ne respectait pas la constitution, le RDC et qu’il se représente ?

Non, je pense que la constitution est claire là-dessus. Si on doit respecter la constitution, le président Kabila ne peut pas se représenter. Maintenant, vous lancez des hypothèses qui n’ont pas encore eu lieu donc je n’aurai pas à m’exprimer là-dessus.

Est-ce au cas où il se représente, on pourrait éventuellement se retrouver dans un scénario comme celui de 2006 ?

Je pense que vous êtes en train d’aller vers des hypothèses qui ne se sont pas encore présentées et je ne voudrais pas m’avancer dessus. 

Vous avez présenté tout à l’heure un programme, vous avez parlé d’une brique de 200 pages plus ou moins, vous avez parlé des conditions sécuritaires et sanitaires, des choses que vous pourriez améliorer une fois que vous seriez élu. Si vous deviez parler aujourd’hui parler aux Congolais qui vont suivre cet entretien, globalement quels sont les changements fondamentaux que vous allez apporter au niveau de la santé, la sécurité et l’éducation ?

D’abord permettre à tous les Congolais de circuler librement et en toute tranquillité dans le pays, en toute sécurité surtout. Permettre aux enfants, tous les enfants, d’aller à l’école et à chacun de pouvoir se soigner de manière décente. Ça ce sont les grands axes (je veux dire) prioritaires, mais je dis également qu’à travers tout ça, un grand programme pour le développement du pays, des investissements au niveau des infrastructures, vont permettre de relancer la machine économique.

Au  niveau sécuritaire, vous avez mentionné tout à l’heure des zones comme l’Ituri, Beni, Butembo et le Kasaï, qu’est-ce que vous dites aux populations de cet endroit-là du Congo aujourd’hui, concrètement ?

Je dis concrètement à ces populations que je regrette, je connais très bien les populations de l’Ituri, j’ai eu moi-même en 2003, pardon en mars 2001, à réinstaurer la paix et la sécurité au niveau de l’Ituri, les Ituriens s’en souviennent. Au niveau du Beni aussi, nous avons eu à instaurer la paix en 2001 lorsque je gérais ces territoires et face aux ADF (Allied Democratic Forces) déjà à l’époque qui menaçaient la sécurité au niveau de Beni et Butembo. Je dis que suis solidaire vis-à-vis de ces populations, je regrette ce qui se passe au niveau du Kasaï, je suis vraiment peiné pour les victimes. Je présente mes condoléances, je suis très proche de tout ceux qui ont perdu les leurs et je dis simplement que j’espère que rapidement, un gouvernement responsable sera mis en place pour pouvoir, au lendemain des élections, s’occuper de la sécurité de toutes ces populations. Ce n’est pas de la démagogie, je l’ai fait personnellement en 2001 et je pense que véritablement qu'il est possible dans toutes ces parties du territoire de rétablir la sécurité.

Au niveau international, est-ce que vous pouvez  nous dire quels seront vos éventuels alliés, est-ce que vous pouvez compter sur la France, la Belgique, le Royaume-Uni  ou d’autres pays ?

 Et les États-Unis également,  ainsi que les pays africains et les pays limitrophes. Ma vision est de pouvoir avoir une relation de coopération avec l’ensemble de ces pays qui peuvent amener bien sûr pour la RDC le développement  et pouvoir également aider dans la coopération économique.

Pour écouter l'interview, cliquez sur la photo