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La fin d'un mythe

28 octobre 2010

Il y a 5 ans l’ex ministre des Affaires étrangères, J. Fischer a lancé une enquête pour faire la lumière sur le rôle de son ministère pendant le nazisme. Le rapport publié aujourd’hui est accablant.

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Image : AP

A l’origine de cette initiative de Joschka Fischer se trouve le journal interne du ministère. Dans la partie consacrée aux nécrologies, un hommage posthume était rendu dans le passé aux personnalités ayant joué un rôle actif dans le régime national-socialiste sous Adolf Hitler.

Joschka Fischer avait alors mis un terme à cette tradition. Aujourd’hui le décès d’un membre du ministère n’est plus que mentionné.

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L'ancien ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer fait toujours parti des personnalités préférées des allemandsImage : dpa

Une équipe d’historiens s’est plongée dans les archives de l’époque et le moins que l’on puisse dire c'est que le résultat n’est pas à l’avantage du ministère. A l’époque nazie le ministère des Affaires étrangères comportait environ 6000 personnes.

Joschka Fischer reste perplexe devant le comportement du ministère à l’époque :

« Dans le cas d’Hitler il n’était plus question de politique. C’était juste le mal. Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est que les élites de l’époque n’aient pas réalisé qu’elles étaient face au comble du mal et qu’elles n’aient pas réalisé que le pays était en train d’être détruit. Que ces élites aient participé à cela, ca je ne peux pas le comprendre. Et que cet échec majeur n'ait pas été reconnu par la suite, mais qu' au contraire, on cherche à le camoufler grâce à des biographies revues et corrigées, c’est quelque chose que nous constatons preuves à l’appui au sein du ministère. »

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Guido Westerwelle l'actuel ministre des Affaires étrangèresImage : AP

En effet l’ancien ministre fait référence à un mythe tenace.

Le ministère des Affaires étrangères aimait se conforter dans l’idée qu’il avait représenté un îlot de résistance pendant l’époque nazie.Bien au contraire le rapport met en évidence que la résistance était l’exception et qu’il n’était pas rare que des membres du ministère prennent des initiatives pour persécuter ou exterminer des juifs. Le rapport prouve notamment que sur des notes de frais de membre du ministère figurait comme motif de dépense « liquidation de juifs ». Par ailleurs le rapport met en évidence les tentatives du ministère de camoufler son implication après 1945.

Le document final de pas moins de 900 pages sera confié cet après-midi à l’actuel ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.

Auteur : Sylvie Ernoult
Edition: Philippe Pognan