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La fin du modèle suisse

Marie Kindler21 octobre 2003
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La fin du modèle suisse, une épreuve pour la démocratie du consensus, une véritable menace ou un accident de parcours, les réactions sont très partagées dans la presse allemande après la victoire de la droite populiste aux législatives suisses de dimanche.

Il n'y a pas de quoi s'affoler, estime die Welt. Pour les Allemands, les Suisses sont un peu bizzares, mais ce ne sont pas pour autant des extrémistes. Il n'empêche qu'il ne faut pas prendre à la légère la victoire du parti du milliardaire Chistoph Blocher. C'est un symptome de ce que la Suisse est en crise, comme le reste du continent européen, même si la crise a été atténuée jusqu'ici par le côté paradis fiscal du pays. On n'a pas oublié la faillite de la compagnie aérienne Swissair. En politique aussi, on observe à l'échelle de la Suisse les mêmes problèmes qu'en Allemagne et dans le reste de l'Union européenne.
L'exemple de Jean-Marie le Pen en France et de Jörg Haider en Autriche ont fait école, estime la Lausitzer Rundschau : Christoph Blocher a gagné des voix en jouant sur les peurs des petites gens. Mais comme dans les pays voisins, la démocratie helvétique viendra à bout de Christoph Blocher. Ne serait-ce que parce que toutes les questions importantes sont soumises à referendum. Et parce qu'au pays de Guillaume Tell, on n'aime pas tellement les extrèmes. La Suddeutsche Zeitung rappelle qu'on a vu avec Ronald Schill à Hambourg ou Jörg Haider en Autriche comme l'exercice de responsabilités arrive vite à rendre moins menaçants les populistes.
Christoph Blocher est compétent, il est malin. Si on le laisse dans l'opposition, la prochaine victoire de son parti est déjà programmée.
Il n'empêche, comme le souligne Junge Welt, le reste de l'Europe enregistre avec une certaine répugnance le fait que la droite populiste soit devenu le premier parti au parlement de Berne. Alors que les populistes font moins recette en Autriche. Le journal de gauche ironise sur le côté idyllique des pays alpins. L'Autriche et ses industries-clés étatisées, ses services sociaux très développés, la Suisse dont la fortune reposait au contraire sur les banques helvétiques. Des modèles très différents, mais qui sont tous les deux en voie de disparition avec la mondialisation. On réagit par une sorte de darwinisme social, on dénonce les faux handicapés, ceux qui abusent des prestations sociales et la criminalité des étrangers.... Un discours qui n'est finalement pas si différent que celui employé dans les autres pays pour justifier les réformes sociales....