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La colère des peuples

18 novembre 2019

De Hong Kong à Téhéran, de Beyrouth à Santiago en passant par Bagdad. La liste des pays secoués par des mouvements de contestation ne cesse de s'allonger.

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Cross Harbour Tunnel Blockade Hongkong
Image : Reuters/T. Peter

Des parapluies, brandis comme des boucliers, face à la fumée des grenades lacrymogènes et des flammes qui s'emparent du campus de l'université de Hong Kong, où sont retranchés quelques centaines de manifestants, encerclés par la police.

Voilà la photo en une de la Süddeutsche Zeitung, accompagnée de la légende, "le combat pour Hong Kong." Grenades lacrymogènes, contre cocktails Molotov et flèches tirés par les protestataires sur les forces de l'ordre : l'escalade des derniers jours "marque un nouveau chapitre dans la crise politique à Hong Kong", estime die Zeit Online, qui rappelle que la "contestation avait démarré en juin comme manifestation pacifique contre une loi controversée". Cette loi a bien été retirée, "mais les demandes des protestataires vont désormais bien plus loin. Ils veulent notamment une enquête sur les violences policières et des élections au suffrage universel."

Les flammes à l'entrée de l'université polytechnique de Hong Kong.
Les flammes à l'entrée de l'université polytechnique de Hong Kong.Image : Getty Images/AFP/Ye Aung Thu

"Contestation globalisée"

La crainte de voir l'armée chinoise intervenir brutalement se fait de plus en plus forte. La cocotte-minute est prête à exploser, à Hong Kong, mais pas seulement. Sous la photo du campus et des parapluies de la SZ,  une autre actualité internationale fait écho. "Les Iraniens défient le régime", titre le journal. "Des manifestations contre les prix élevés de l'essence se transforment en violence mortelles. L'ayatollah Khamenei voit des adversaires de la République islamique à l'œuvre et fait bloquer l'internet." En effet, dans plus de 40 villes d'Iran, la population est allée battre le pavé. Certains ont érigé des barricades, d'autres ont attaqué des banques. "La colère nourrie pendant des années est énorme, la situation économique se détériore chaque jour, les perspectives de la jeune génération sont quasi nulles."

Nous sommes à l'ère de "la contestation globalisée", résume la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui dresse la liste non exhaustive des pays secoués par le ras-le-bol de leur population : Chine et Hong Kong, Iran, mais aussi Liban, Irak, "la collection de barils de poudre qui ont explosé en Equateur, en Bolivie, au Chili". Sans oublier que ce week-end marquait les un an du début de la contestation des gilets jaunes en France. Le dénominateur commun est vite trouvé : "la corruption et la mauvaise gestion économique" des pouvoirs en place. Et la FAZ conclut : "Quand les gouvernements ne répondent pas assez tôt aux revendications, c'est la radicalisation. Cette violence débouche sur le chaos et nourrit à son tour la répression."

Tout comme l'application Whatsapp, Instagram appartient à Facebook.
Tout comme l'application Whatsapp, Instagram appartient à Facebook.Image : picture-alliance/AP Photo/D. Dovarganes

Instagram sans likes ?

On conclut cette revue de presse sur… Instagram. Et si vous ne pouviez plus voir le nombre de mentions "j'aime" reçu par une photo d'un ami ? C'est ce qu'est en train de tester le réseau social dans une série de pays.

"Une bonne chose", commente la Frankfurter Rundschau. "La pression sur les utilisateurs pourrait se voir fortement diminuée." Aussi, "cela pourrait donner lieu à des partages de photos qui ne sont seulement compatibles pour la masse" et destinés à la chasse aux likes, prédit le quotidien. Même si, cela ne veut pas dire que "Instagram est dans une renouvellement philanthropique".

Un autre objectif, mois louable, pourrait en effet être que l'absence de likes et donc de pression psychologique, conduise les utilisateurs "à partager du contenu encore plus personnel et privé".

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais