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La Cédéao désormais unie face au Covid-19

24 avril 2020

Deux mois après l'apparition des premiers cas du virus dans l’espace ouest-africain, les 15 pays de la Cédéao ont décidé de mettre fin à des réponses individuelles dans la gestion de la pandémie.

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Le siège de la Cédéao à Abuja au Nigeria (Archives - 02.11.2012)
Le siège de la Cédéao à Abuja au Nigeria (Archives - 02.11.2012)Image : picture-alliance/dpa

"Les dirigeants ont demandé qu’il y ait une coordination forte" - Jean-Claude Kassi Brou

Preuve que la communauté est aussi fortement touchée par la pandémie de coronavirus, c’est par visioconférence que les 15 dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) ont pu échanger à l’invitation du président de l’institution sous-régionale, le Nigérien Mahamadou Issoufou.

Après l’annonce du premier cas au Nigeria, le 25 février, les pays membres avaient plutôt évolué en rangs dispersés dans les réponses à apporter à la crise sanitaire. Ils en sont même arrivés à fermer unilatéralement leurs frontières respectives.

Les dirigeants s'accordent pour unir les forces face au Covid-19 (Archives - Abidjan 26.04.2012)
Les dirigeants s'accordent pour unir les forces face au Covid-19 (Archives - Abidjan 26.04.2012)Image : Reuters

Manque de solidarité sous-régionale

S’ils ont reçu de l’aide de l’organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), c’est l’aide de la Chine qui a été plus remarquée. Douze médecins chinoissont arrivés par exemple au Burkina Faso le 16 avril 2020.

Selon l’expert en gouvernance Joël Ataï Guèdégbé, c’est un mauvais signal d’intégration que la Cédéao a envoyé à ses populations.  

"Il y a eu réellement un manque de concertation, évidemment on était dans une situation de crise. Mais on n’a pas senti cet effort de concertation, on n’a pas senti cet effort de solidarité de la part de chacun des pays, ni encore cet effort pour partager les connaissances sur le virus", regrette cet acteur de la société civile béninoise.

Dans un tweet, le président togolais, Faure Gnassingbé, a estimé que la session extraordinaire avait pour but d’échanger sur la situation du virus dans l’espace Cédéao mais surtout de "trouver les moyens d’une riposte collective plus efficace".

A l’ouverture de la session extraordinaire, le président en exercice de la Cédéao, Mahamadu Issoufou a, ainsi, fait savoir que "les ripostes nationales mises en place doivent être intégrées dans un plan régional de riposte conformément aux principes fondateurs de l'organisation".   

Riposte collective

Selon le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, les Etats membres ont "demandé qu’il y ait une coordination forte. Et pour cela, ils ont proposé qu’il y ait un champion qui soit le leader pour la coordination de la lutte contre le coronavirus dans notre région. Ça a été à l’unanimité le président Buhari".

Joël Ataï Guèdégbé croit que la Cédéao peut déjà prendre exemple sur deux pays de cet espace communautaire.

"Il faut souligner l’effort spontané du Burkina Faso et du Bénin pour le suivi commun d’un traitement de pharmacopée locale. Ça aussi, ça va dans le bon sens", s'est-il félicité.

Le président burkinabé Roch Kaboré a encouragé la création de "nouveaux financements pour soutenir les budgets nationaux et les économies". Il n’y a pour l’instant pas de chiffres officiels sur les conséquences économiques de la pandémie dans la région ouest-africaine.

Selon des statistiques du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’Union africaine, en date de ce jeudi (23.04.2020), 6.232 cas positifs ont été enregistrés dans l'espace Cédéao, dont 159 décès.

La Cédéao se prépare par ailleurs à l’après-Covid-19. Elle appelle à la mise en place d’un plan de riposte de sortie de crise "pour relancer l’économie" une fois que la crise sanitaire aura pris fin.