Kipushi, la cité minière fantôme
26 juin 2018La Gécamines, la Générale des Carrières et des Mines, société chargée des exploitations minières fut le plus gros employeur de la région du Haut Katanga, avec 33 000 salariés notamment à Kipushi dans les années 1980, jusqu’à son déclin à partir de 1990.
un déclin causé entre autres par une mauvaise gestion ou encore la baisse de la production liée au manque d’investissements. La première victime du déclin de cette entreprise d’État est la ville de Kipushi.
Plus d’école gratuite, plus de soins de santé gratuits. Kipushi ne présente pas le visage d’une ville minière censée être très animée. "La vie était agréable avant à Kipushi, mais avec la faillite de la Gécamine, tout est devenu compliqué", nous dit Alexis. Il peine à trouver à manger. "Même pour trouver du foufou, je suis obligé de couper du bois ou de ramasser des fruits dans la brousse que je vends."
Une pauvreté galopante
La pauvreté affecte la majeure partie des habitants pour qui le chômage est le principal sujet d’inquiétude.
Joseph Kabeya est assis sous un arbre entouré de ses petits-enfants "Nous souffrons beaucoup. Plusieurs d’entre nous sont déjà morts", dit-il avec désolation.
Joseph Kabeya a trois enfants à sa charge "Je ne sais pas comment leur trouver à manger. On ne sait pas où aller."
Les activités économiques au ralenti
Cette descente aux enfers a évidemment réduit les activités économiques, aggraver le chômage et les problèmes sociaux dans la ville.
L’activiste et entrepreneur Alain Mwambenu fait partie de ceux qui veulent changer la donne. "La réalité est beaucoup plus économique. Les habitants de Kipushi étaient habitués à la gratuité de l’école et à la gratuité des soins. Ils doivent maintenant apprendre à payer leurs soins et les études de leurs enfants."
lain sait néamoins que cela n’est pas facile "Comment assurer tout cela si il n y a pas d’activité économique majeure."
La Gecamine n’a plus de carrières à Kipushi mais l’extraction minière continue dans la localité. Certaines de ces carrières sont confiées à des firmes étrangères et d’autres sont toujours exploitées de façon artisanale sans pour autant changer la vie des populations locales.