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Jugement de Salomon en Inde

1 octobre 2010

La haute Cour de l'Etat de l'Uttar Pradesh a décidé de diviser un lieu saint situé dans la ville d'Ayodhya. En 1992, des extrémistes hindous avaient rasé la mosquée bâtie sur ce site au 16e siècle.

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Des écoliers de la ville d'Ahmadabad manifestent pour la paix et la tolérance religieuse
Des écoliers de la ville d'Ahmadabad manifestent pour la paix et la tolérance religieuseImage : AP

Il s'était alors agi des violences interreligieuses les plus graves depuis la partition de l'Inde en 1947. Le jugement rendu hier a d'abord soulevé beaucoup d'inquiétudes. Car les juges de l'Uttar Pradesh ont estimé qu'il fallait diviser le lieu saint en trois parties dont deux parties accordées au hindous et une aux musulmans. Les hindous revendiquent ce site car ils affirment qu'il est le lieu de naissance il y a 900 000 ans du dieu Rama. Tandis que les musulmans se réfèrent à la mosquée Babri construite au 16e siècle par les Moghols. Une mosquée rasée en 1992 au motif qu'elle aurait été construite à l'emplacement d'un ancien temple hindou.

Dans cette Inde laïque, où vit une des plus importantes communautés musulmanes du monde, ce sujet empoisonne la vie politique. Redoutant que le jugement soit suivi par des violences, le ministre de l'Intérieur indien, Palaniappan Chidambaram, avait d’ailleurs lancé un appel au calme : "Je veux encore une fois appeler toutes les communautés de ce pays à travailler avec le gouvernement et garder en tête les valeurs de paix et de tolérance qui nous sont si chères en Inde."

Des forces de sécurité devant une mosquée de Bombay le 30 septembre
Des forces de sécurité devant une mosquée de Bombay le 30 septembreImage : AP

Attentats de Bombay

Malgré tout, la situation reste incertaine. La police de l'état de l'Uttar Pradesh a déployé près de 200 000 membres des forces de sécurité. Le pays est en alerte car un des terroristes des attentats de Bombay - le seul à avoir survécu : Muhamma Ajmal Kasab - avait affirmé que cette attaque était une réponse à la destruction de la mosquée Babri .

Pour l'instant, aucune violence n'est à signaler. Néanmoins, les représentants des communautés hindoues et musulmanes ont annoncé qu'ils allaient faire appel de ce jugement devant la Cour suprême fédérale. L’affaire n’est donc pas encore tout à fait terminée.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard