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PolitiqueAmérique du Nord

John Bolton : "Il envie les Xi Jinping et Vladimir Poutine"

10 juillet 2020

L'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump critique un président qui envie les régimes autoritaires.

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John Bolton a été critiqué pour ne pas avoir témoigné devant le Congrès pendant la procédure d'impeachment contre Donald Trump
John Bolton a été critiqué pour ne pas avoir témoigné devant le Congrès pendant la procédure d'impeachment contre Donald TrumpImage : Getty Images/AFP/B. Smialowski

"En 17 mois, je n'ai jamais vu la moindre preuve que le président lisait les notes de son renseignement." Ce sont les mots de John Bolton, l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, avant de jeter l'éponge en septembre 2019. Comme d'autres qui ont claqué la porte de la Maison Blanche, il a décidé d'en découdre avec son ancien patron en publiant un livre de révélations intitulé "The room where it happened".

Pour en parler, John Bolton était l'invité de l'émission Conflict Zone de la Deutsche Welle.

John Bolton, on le reconnaît facilement, l'homme à la moustache blanche très fournie. Et à ses prises de positions géopolitiques sans concessions. Il a été l'un des architectes du mythe des armes de destruction massive de Saddam Hussein qui allaient déclencher la guerre en 2003. Il déteste le régime iranien et a été un fervent supporter du retrait des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire conclu avec Téhéran. Enfin, il n'était pas contre des frappes préventives contre la Corée du Nord.

Comme les grands

Voilà pour le pédigrée de l'homme qui a d'abord séduit Donald Trump par ses positions de faucon, avant de démissionner pour enfin livrer sa vision de cette présidence pas comme les autres.

"Je pense que Trump envie en quelques sortes les Xi Jinping et les Vladimir Poutine,  a expliqué John Bolton dans Conflict Zone. Il aime parler aux grands, les grands garçons se retrouvent et font de grandes choses ensemble." Je pense que c'est aussi simple que ça."

John Bolton règle ses comptes : écoutez le sujet dans sa version audio

Comme lors de la rencontre du président avec le nord-coréen Kim Jong Un. Rien n'était préparé, selon John Bolton. Donald Trump ne savait pas ce qu'il faisait. Son seul souci était de plaire à sa base électorale. Si tous les politiques font des calculs électoraux au moment de prendre une décision, "la différence avec Trump est qualitative. Ce n'est pas juste un facteur parmi d'autres dans le processus de prise de décision. Parfois il me semblait que c'était le seul facteur dont il tenait compte."

Trump en roule libre

Des failles dont la presse américaine ne manque pas de se faire l'écho. Parfois trop, selon John Bolton :

"Il y a assez de matière à critiquer. Mais quand les gens vont plus loin que nécessaire, cela ne renforce par l'argument contre Trump mais l'affaiblit. Et donc beaucoup de ses supporters disent qu'ils sont victimes d'une théorie de conspiration de la part de la presse."

John Bolton, pourtant républicain, ne veut pas que Trump soit réélu. Pour lui, la situation est actuellement hors de contrôle. Car s'il explique avoir participé à l'administration Trump par souci pour la nation, comme d'autres avant lui, ceux qui ont encore une influence sur le président se feraient désormais très rares à la Maison Blanche.

Enfin, la saison littéraire n'est pas terminée aux Etats-Unis, puisque après "The room where it happened", un nouveau brûlot anti-Trump doit sortir la semaine prochaine. Cette fois, le livre est écrit par la nièce président. Elle aussi a décidé d'en découdre avec son oncle, qu'elle définit comme un "menteur narcissique", selon les bonnes feuilles du livre que la Maison Blanche a tenté, en vain, d'interdire.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais