1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Inde : des responsables de la catastrophe de Bhopal condamnés

7 juin 2010

Un tribunal indien a condamné huit cadres supérieurs à deux ans de prison dans l'affaire de la catastrophe de Bhopal, survenue il y a 25 ans et qui avait fait plusieurs dizaines de milliers de victimes.

https://p.dw.com/p/NjxS
Image : AP

Deux ans de prison ferme, 100 000 roupies d'amende, soit l'équivalent d'environ 2 000 dollars, c'est le verdict rendu aujourd'hui par un tribunal indien à l'encontre de huit cadres supérieurs de l'usine Union Carbide, à l'origine de la catastrophe de Bhopal survenue le 3 décembre 1984. Ce jour-là, l'explosion de l'usine de pesticides située dans le Madhya Pradesh (centre) avait dégagé 40 tonnes d'isocyanate de méthyle, un liquide volatile toxique, causant la mort de 25 000 personnes depuis 1984, dont 3000 dès la première nuit. Aujourd'hui encore, on estime le total de victimes de la plus grosse catastrophe industrielle à plus de 350 000 personnes.
Kinder mit körperlichen Behinderungen in Bhopal
Une fillette handicapée près de BhopalImage : Pia Chandavarkar

Le 3 décembre dernier, une manifestation des rescapés de Bhopal avait été organisée en vue de commémorer la catastrophe. Parmi les survivants, certains s'en sont tirés avec des blessures temporaires, mais la plupart ont gardé des séquelles de l'accident, comme cet homme qui a perdu ses parents ce jour-là, et qui aujourd'hui a de l'asthme et un poumon défaillant.

En 1987, soit trois ans après la catastrophe, les huit cadres supérieurs avaient été accusés d'homicide; mais, à l'indignation des survivants, la cour suprême indienne avait réduit les chefs d'accusation. On ne les soupçonnait plus que de « mort par négligence », due au mauvais entretien de l'usine. Le PDG du groupe Union Carbide de l'époque, Warren Anderson, est actuellement recherché par les autorités indiennes. Quant aux victimes, 80 000 plaintes ont été déposées, et Union Carbide a déboursé près de 470 millions de dollars d'indemnisations, contre abandon de poursuites pénales. Les victimes, elles, n'ont reçu que 500 dollars de dédommagement par personne. Des dizaines de milliers de familles continuent à vivre près du site, toujours entouré de déchets toxiques qui polluent les nappes phréatiques aux alentours ; l'eau est donc polluée, et environ 30 personnes par mois meurent de cette toxicité.

Auteur : Ali Farhat
Edition : Marie-Ange Pioerron