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Fin d'une illusion: l'Olympe 2012 dorénavant inaccessible pour Leipzig

Sandrine Blanchard19 mai 2004

« L’essentiel, c’est de participer »... maigre consolation que cette devise des Jeux Olympiques, pour la ville de Leipzig. Sa candidature a en effet été écartée par le Comité international olympique, pour accueillir les JO de 2012. Et ce matin, la presse est partagée entre déception et résignation...

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Projet désormais caduc de l'architecte Peter Kulka, pour le parc olympique 2012 à Leipzig (AP/Leipzig)
Projet désormais caduc de l'architecte Peter Kulka, pour le parc olympique 2012 à Leipzig (AP/Leipzig)Image : AP/Leipzig, Freistaat Sachsen und Partnerstädte GmbH, Kulka

Déception, notamment en Une de DIE WELT, qui publie deux visages de supporters tristes. Le rejet de la candidature n’étonne personne, et pourtant, soutient le quotidien, le choix de Leipzig était le bon. Le problème de Leipzig, explique le journal, c’est que son nom n’évoque rien en dehors de l’Allemagne, et que la plupart des Allemands de l’Ouest n’y ont jamais mis les pieds. Difficile, dans ses conditions de tenir la route face à Moscou, Paris, Londres, Madrid ou New York... Malgré tout, la candidature de cette ville, de l’avis de DIE WELT la plus intéressante de l’ancienne RDA, a eu cela de bon qu’elle a attiré l’attention des Allemands, et participé à la revalorisation de l’Est de l’Allemagne.

La tageszeitung est simplement déçue qu’une fois de plus, tout ce qui vient de l’Est ne semble pas digne d’intérêt. Et que seuls les critères économiques soient pris en compte quand on en parle, aux dépens de l’aspect humain.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung analyse cette défaite comme le résultat des problèmes techniques et politiques de la ville. Outre les scandales qui ont éclaté à l’Hôtel de ville , Leipzig, avec son demi million d’habitants, était trop petite pour organiser un événement de l’ampleur des JO, estime la FAZ.

Ce qui explique l’échec de Leipzig, ça n’est pas tant sa grosseur de la ville que la volonté de donner un camouflet au président du Comité national olympique, Klaus Steinbach, pense pour sa part la Frankfurter Rundschau. Car le choix s’était porté en Allemagne sur Leipzig davantage par volonté politique qu’au regard de réelles chances de la ville de l’emporter. Et cette candidature était vouée à l’échec, poursuit le journal : il ne suffit pas de décréter que les faibles sont forts pour faire oublier que le costume de Leipzig était trop grand pour elle.

C’est également l’avis de la Süddeutsche Zeitung qui se montre toutefois plus acerbe : beaucoup de choses ont été négligées à et autour de Leipzig. Le quotidien munichois se demande comment on a pu espérer voir venir les seigneurs des anneaux olympiques –et les investisseurs- dans une ville qui ne figure même pas sur les cartes des bulletins météo, et qui, surtout, ne dispose pas d’un aéroport international ? La SZ pense ainsi qu’il aurait fallu moins compter sur les accointances du chancelier avec Thomas Bach, le vice-président du CIO, lui même lié au groupe Daimler Chrysler, et surtout, envisager davantage les risques d’une telle candidature. Comme pour Berchtesgaden en 1992 et Berlin en 2000, l’Allemagne est tombée dans le piège de la folie des grandeurs.