Euphorie avant même le retour de Laurent Gbagbo
16 juin 2021
A l'approche du 17 juin, la fièvre du retour de l'ex-président Laurent Gbagbo monte chaque jour un peu plus dans sa région natale. Il sera de retour ce jeudi 17 juin, dix ans après avoir été contraint de quitter la Côte d'Ivoire.
Dans le centre-ville d'Ouragahio, à seulement quelques kilomètres de Mama, le village natal de Laurent Gbagbo, Ano Sylvestre, habillé dans un ensemble pagne baptisé "Allons à Gagnoa", explique qu'il ne sera pas à Abidjan pour l'accueil de son leader, car il habite à une quinzaine de minutes de Mama. Mais il l'attend tout de même de pied ferme. "Je préfère venir me mettre à Mama devant son portail que d'aller à Abidjan", raconte-t-il.
"Réconciliation"
A Gagnoa, le chef-lieu de la région, ce dont tout le monde parle ici c'est aussi, évidemment, le retour du "fils de la région". Certains ont vécu son absence comme un véritable deuil, considérant l'homme encore comme leur président. "L'arrivée du président Laurent Gbagbo ici à Gagnoa, c'est une joie pour nous", sourit un habitant. Un autre parle déjà de "réconciliation".
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Un thème qui revient dans les discours de nombreuses personnes quand ils parlent "du père de la démocratie et de la paix". "C'est parce qu'il n'était pas là qu'il y avait une mésentente", soutient-on ici. "La paix c'est pour toute la Côte d'Ivoire, surtout ici à Gagnoa. On sera très content parce que c'est ce qu'on attendait."
Des questions encore en suspens
L'arrivée de l'ancien président Laurent Gbagbo sera-t-elle néanmoins suffisante pour réconcilier les Ivoiriens ? Il est encore difficile de répondre par l'affirmative. Car d'autres personnalités comme Charles Blé Goudé, l'ex-leader de la galaxie patriotique, l'ancien président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro, sans oublier l'ex-maire PDCI de la commune du Plateau Akossi Benjo, des hommes qui comptent encore beaucoup de partisans au sein de la population ivoirienne, sont toujours en exil. Comme plusieurs centaines d'autres Ivoiriens anonymes.
Or, la Côte d'Ivoire a également besoin d'eux pour réussir le pari de la réconciliation. Mais pour l'heure, ici dans la région du Gôh, c'est la date du 17 juin qui est dans toutes les têtes.