De nouveaux ennuis judiciaires pour Alpha Condé en Guinée
21 novembre 2023En Guinée, c’est "en application des dispositions de l’article 37 du Code de procédure pénale guinéen" que le ministre de la Justice a ordonné d’engager de nouvelles poursuites judiciaires contre Alpha Condé.
Alphonse Charles Wright soupçonne l’ancien président en exil en Turquie "de trahison, d’association de malfaiteurs et complicité, de détention illicite d’armes et minutions".
Alpha Condé n’est pas le seul dans le viseur de la justice guinéenne. Un de ses proches, Fodé Moussa Mara, dit "général El-Sisi", a déjà été interpelé, tandis que d’autres personnes non encore identifiées seraient également visées par l’injonction du Garde des sceaux.
La justice semble inspirer peu confiance aux Guinéens
Du côté du RGP-Arc-en-ciel, les responsables contactés estiment qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur le sujet.
Pendant ce temps, dans les rues de Conakry, les habitants réagissent à l’actualité.
Pour Nouhan Keita, "si c’est réel, ce sont des faits graves pour la Guinée. Mais ces derniers temps, nous sommes habitués à ce genre de poursuites. Le ministre (de la Justice) lance des poursuites et on ne voit pas de suite favorable à cela."
De telles accusations ne sont pas un fait nouveau en Guinée, soutient pour sa part Ibrahima Camara. Il estime que "pour croire à toutes ces accusations, il faut brandir les preuves, parce que ce sont des pratiques qui existent dans notre pays depuis l’indépendance. On accuse des gens pour ceci ou cela, alors que ce n’est pas la réalité."
Un nouveau front judiciaire pour Alpha Condé
Mamoudou, un autre habitant de la capitale, craint que les autorités militaires n’en rajoutent à la psychose déjà existante dans le pays. "Qu’un procureur nous dise qu’il y a des terroristes dans le pays, mais qu‘ils ne sont pas méchants, et ensuite le ministre de la Justice nous dit qu’il soupçonne des Guinéens ou un ancien président d’être en complicité avec d’autres pour introduire illégalement des armes ici, cela ne rassure pas. Le problème est qu’il y a déjà la peur, il ne faut pas qu’ils en rajoutent", soutient-t-il.
L’ancien président Alpha Condé est déjà poursuivi par l’actuel pouvoir militaire pour des faits présumés de "corruption", mais aussi d’"assassinats, actes de torture, enlèvements et viols".