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Déclaration de politique générale du chancelier

Sandrine Blanchard26 mars 2004

L’agenda 2010, c’est le calendrier de réformes fiscales, et surtout sociales, engagées par le gouvernement fédéral. Un programme que le chancelier Schröder, pourtant en bute à de vives critiques, n’entend pas remettre en cause, comme il l’a réaffirmé dans sa traditionnelle présentation de politique générale devant le Bundestag, hier matin. Une présentation sur laquelle reviennent les journaux d’aujourd’hui.

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Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle que les promesses de croissance faite à l’annonce du programme de réformes, l’année dernière, ne sont toujours pas tenues et que les sociaux-démocrates, au plus bas dans les sondages d’opinion, commencent à craindre les échéances électorales qui se rapprochent. D’où la tentative de diversion à la tête du SPD, avec l’arrivée de Franz Müntefering. Un Franz Müntefering chargé de colmater les brèches, et de distribuer des placebos anti-scission pour rasséréner l’aile gauche et la base du parti. La FAZ estime que l’opposition a le beau rôle, étant donné la faiblesse du gouvernement. Cependant, la CDU a bien vu comment, en France, les conservateurs viennent d’être sanctionnés par les électeurs, avec un programme similaire au sien.

Pour la Frankfurter Rundschau, par contre, le chancelier a changé de tactique par rapport à l’année dernière. Alors qu’à l’époque il se présentait comme le chancelier d’airain capable de prendre des mesures qui font mal, son ton a changé. Ce sont les ouvriers et les bénéficiaires de l’aide sociale qui ont le plus souffert des réformes. Et Gerhard Schröder explique désormais que c’est maintenant au tour des entreprises de payer leur tribut.

Le Bonner General-Anzeiger discerne également une nouvelle approche du chancelier. Mais pourquoi a-t-il attendu si longtemps, se demande le journal de Bonn, pour laisser entrevoir une once de rouge, de la couleur des sociaux-démocrates, dans sa stratégie politique. Et le quotidien de railler les formules de Gerhard Schröder, chantant la garantie aux générations futures de bénéficier, elles aussi, de revenus socialement justes. Même Franz Müntefering n’aurait pas dit mieux, s’esclaffe le journal.

La critique est semblable du côté de la Süddeutsche Zeitung. Cette justification sociale des réformes, il aurait fallu la faire il y a un an. Le quotidien de Munich estime que ce pathos du chancelier, depuis longtemps souhaité par le parti, arrive un peu tard. Mais à part dans la forme, le journal ne note pas de grands bouleversements de la ligne politique. C’est là le hic de la nouvelle mouture de l’Agenda 2010, vide de contenu. Quoique le chancelier ait déclaré qu’il ne comptait pas revenir sur ses décisions passées. Voilà l’information principale, selon la SZ. C’est déjà ça.