Crises
16 février 2009La crise est à la Une de la Süddeutsche Zeitung. D'abord la crise dans l'intimité du couple, avec une photo de la réalisatrice allemande Maren Ade, à qui le jury de la Berlinale a décerné son grand prix pour un film sur une relation qui part à la dérive. Un peu plus bas, place à la crise économique qui oblige deux constructeurs automobiles allemands, Daimler et BMW, à coopérer plus étroitement pour produire leurs voitures de luxe : à l'avenir, des composants invisibles aux clients pourraient être issus des mêmes usines. En pied de page, c'est la crise chez Telekom, où le service de sécurité interne aurait espionné les membres les plus importants de son comité de direction, des révélations qui remettent le numéro un des télécommunications sur le devant de la scène, alors que des scandales similaires ont entaché la réputation de la Deutsche Bahn et de Lidl. Pour la Süddeutsche Zeitung, ces entreprises profitent de l'ambiguité de la loi sur la protection des données, ce qui, en fin de compte, finit par se retourner contre elles. Tout le monde, estime le journal, aurait donc intérêt à une clarification de la législation.
Une brochette de nouveaux-nés un peu perdus dans leurs grenouillères trop larges orne la première page de Die Welt, symbole du nombre de naissances en augmentation en Allemagne. 690.000 bébés sont nés en 2008, soit 5000 de plus que l'année précédente. Pour le journal, c'est un bilan plutôt modeste comparé au coût des réformes engagées par la ministre de la Famille pour relancer la natalité. Die Welt salue en revanche l'intention d'Ursula von der Leyen de soutenir financièrement la procréation artificielle. Le journal trouve en effet plus logique d'aider ceux qui souhaitent des enfants à en avoir que de consacrer plusieurs milliards d'euros à inciter ceux qui n'en veulent pas.
La tageszeitung commente la "plus grande manifestation néonazie de tous les temps" qui s'est déroulée ce week-end à Dresde, à l'occasion du 64ème anniversaire du bombardement de la ville : 6.000 extrémistes et 10.000 contre-manifestants. Pour le journal, le 14 février 2009 est une défaite pour toutes les forces démocratiques, dont la CDU porte la responsabilité. Les conservateurs locaux ont en effet refusé toute initiative commune avec l'extrême-gauche. En 2010, ce sera le 65ème anniversaire du bombardement de Dresde. Pour les démocrates, conclut la taz, il n'y aura pas d'alternative à un front commun contre les néonazis. La CDU ne peut pas l'ignorer plus longtemps.
La crise à nouveau, mais cette fois dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung : le journal s'interroge sur ses origines, à l'occasion d'une rencontre des ministres des Finances du G7, samedi à Rome. Depuis un an et demi, le monde se débat avec les détails de la crise financière, les Etats sauvent les banques les unes après les autres mais la confiance ne revient pas sur les marchés financiers. Depuis que l'économie réelle est touchée, les responsables politiques se concentrent sur le maintien des emplois. Or, selon la FAZ, c'est dans les banques que se trouvent les racines du mal. Il serait donc judicieux de leur consacrer un sommet.