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Controverse sur la levée des sanctions envers Pékin

Aude Gensbittel15 avril 2005

La presse allemande consacre une large place au débat sur une éventuelle levée de l’embargo européen sur la vente d’armes à la Chine, soutenue par Gerhard Schröder. La question faisait l’objet d’un débat hier au Bundestag et la position du chancelier n’a pas manqué d’être critiquée par l’opposition, mais aussi par ses partenaires écologistes. Pour les journaux, il s’agit d’un jeu dangereux pour la coalition rouge-verte.

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Joschka Fischer (à gauche) et Gerhard Schröder
Joschka Fischer (à gauche) et Gerhard SchröderImage : AP

Une levée de l’embargo européen sur la vente d’armes à Pékin contribue-t-elle à une bonne intégration de la Chine et à la stabilité de la région, se demande la Frankfurter Allgemeine Zeitung. En tout cas Gerhard Schröder en semble persuadé. Pour lui, l’embargo est même une discrimination. C’est pourquoi il se bat pour cette noble cause, raille la FAZ. Comme si la nature du régime chinois n’avait pas d’importance, ni le dossier taiwanais et comme si les récentes controverses avec les Etats-Unis n’étaient que bagatelles.

Pour les Kieler Nachrichten, avec ses courbettes devant le régime autocratique de Pékin, Gerhard Schröder montre que pour améliorer les relations commerciales avec la Chine, il est prêt à payer presque n’importe quel prix. Ce n’est plus la politique qui prime, mais l’économie, et le ministre des affaires étrangères fait profil bas devant le chancelier. Hier, au parlement, Joschka Fischer n’était plus que l’ombre de lui-même.

Les Stuttgarter Nachrichten concèdent que le rôle de la Chine dans le monde a beaucoup évolué depuis 1989. Toutefois, la nature du régime n’a pas changé, écrit le quotidien. A l’intérieur, l’oppression du peuple continue. A l’extérieur, Pékin mène une politique arrogante et souvent sans aucune considération. La Chine ne devrait donc pouvoir compter sur la complaisance d’autres pays qu’à partir du moment où elle revoit certaines de ses positions. Et pourtant, poursuit le journal, le chancelier Schröder veut aller plus vite que la musique. Mais aller au devant d’une dictature n’apporte jamais rien de bon.

La Süddeustche Zeitung décrit la situation de la façon suivante : le chancelier est quasiment seul contre tous, le ministre des affaires étrangères est quelque part entre les deux et on ne voit poindre aucun compromis à l’horizon. Le schéma n’est pas sans rappeler des discussions précédentes. Sur les directives européennes en matière d’exportations d’armes par exemple, ou encore sur la vente de blindés à la Turquie. Un désaccord sur l’export d’armes n’est pas idéal au sein d’une coalition, poursuit le quotidien, mais chez les rouges-verts il semble inévitable. Ce désaccord n’a jamais réussi à briser l’alliance des sociaux-démocrates et des Verts et ce ne sera sans doute pas le cas maintenant non plus. Ne serait-ce que parce que la coalition rouge-verte a suffisamment d’autres problèmes.