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Condamnations à mort au Bangladesh

Gaétan Kpadjeba5 novembre 2013

Après quatre ans de procédure judiciaire, au moins 150 soldats ont été reconnus coupables de meurtres, torture, complots et autres crimes commis lors de la mutinerie du 25 février 2009.

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Un prisonnier après le verdict au tribunal de Dacca
Un prisonnier après le verdict au tribunal de DaccaImage : Reuters

Le soulèvement qui avait éclaté au sein des Bangladesh Rifles, une unité chargée de la surveillance des frontières, avait duré une trentaine d'heures. Selon l'accusation, les mutins avaient volé 2.500 armes avant de faire irruption à une réunion annuelle de hauts responsables de l'armée et de les abattre.

Au moins 57 officiers avaient été tués, et leurs corps mutilés et jetés dans des égouts ou des fosses communes. L'enquête qui s'en est suivie a conclu à des années de frustration et de colère de la part de ces soldats. Des militaires qui réclamaient en vain des hausses de salaires et une amélioration de leurs conditions de vie.

Crise socio-politique

Au total, 823 soldats comparaissaient devant le tribunal de Dacca. Outre les 150 qui viennent d'écoper de la peine de mort, 400 autres vont purger des peines allant jusqu'à 14 ans de prison. 270 ont été acquittés. L'ONG Human Rights Watch a critiqué le procès et notamment le nombre d'accusés, bien trop important pour leur garantir un procès équitable.

Le verdict intervient dans un climat de crise socio-politique marquée par des manifestations un peu partout dans le pays, avec d'un coté les supporteurs de l'Awami League au pouvoir, et de l'autre les partisans du principal parti d'opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh. Le BNP et ses alliés islamistes ont lancé un mouvement de grève générale dans tout le pays pour forcer le Premier ministre, Sheikh Hasina, à démissionner avant les élections législatives de janvier 2014. Les manifestations des deux camps ont tourné lundi en affrontement. À Patgram, à 300 km au nord de la capitale, la police a ouvert le feu. Deux personnes ont perdu la vie dans les rangs de l'opposition.