Interview avec M.Guiyama Massogo
23 décembre 2015Dans cette interview exclusive, Anicet Clément Guiyama Massogo évoque les questions liées au processus électoral en cours en RCA, la situation des droits de l’homme et la réconciliation encore fragile dans ce pays. Anicet Clément Guiyama Massogo est interrogé à Bangui par notre correspondant Jeff Murphy Barès.
Mi-décembre, près de deux millions de Centrafricains étaient appelés aux urnes pour approuver une nouvelle Constitution, une étape test avant la présidentielle et les législatives du 27 décembre qui sont censées clore une transition à bout de souffle et sortir le pays de trois ans d'affrontements intercommunautaires.
Le projet soumis à référendum prévoit notamment la proclamation d'une 6e République, une limite du mandat présidentiel à deux exercices, la formation d'une Haute cour de justice et des dispositifs de lutte contre la corruption et de mise à l'écart des bandes armées. Le vote a été émaillé d'incidents violents orchestrés par les opposants au processus électoral tant à Bangui qu'à l'intérieur du pays, notamment dans le nord-est.
Ces opposants appartiennent aux franges les plus radicales de l'ex-rébellion musulmane Séléka et des milices anti-balaka, chrétiennes et animistes, dont les dirigeants sont exclus de la course à la présidentielle. En raison de ces violences, le scrutin a été prolongé d'un jour dans certaines zones, notamment dans le quartier musulman PK5 de Bangui où des inconnus avaient attaqué à l'arme lourde des électeurs s'apprêtant à voter, faisant cinq morts et une vingtaine de blessés.