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Plus de 500 Burkinabè ont été expulsés du Ghana

14 juillet 2023

Ils avaient fui les attaques terroristes pour se mettre à l’abri de l’autre côté de la frontière dans un camp de déplacés. Ils ont finalement été renvoyés chez eux par les autorités ghanéennes.

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Des habitants de la ville de Djibo au Burkina Faso
Les populations sont quotidiennement la cible des attaques terroristes dans le pays. Image : MSF/Nisma Leboul

Ce sont au total trois localités qui ont accueilli les 500 Burkinabè, dont de nombreuses femmes et leurs enfants, selon le ministère ghanéen de la Solidarité nationale. 

Ils avaient tous été contraints de fuir pour échapper aux attaques djihadistes le long de la frontière entre les deux pays, nous explique l'analyste sociopolitique burkinabè Salifou Guigna.

"Le Burkina Faso est confronté à des attaques terroristes régulières qui poussent les populations à fuir", assure-t-il à la DW.

"On peut donc penser que redoutant ces attaques inopinées, certaines populations qui vivent à la frontière entre les deux pays se sont mises à l'abri dans la partie ghanéenne car ces populations n'intègrent pas la délimitation des frontières dans leur vie quotidienne."

Porosité des frontières

Ce sont donc des populations qui ont l’habitude de passer d'un côté à l’autre de la frontière. C'est pourquoi, dans un communiqué publié jeudi, le ministère ghanéen de la Sécurité nationale a réfuté les accusations d'expulsions lancées par Ouagadougou. 

Selon Accra, un centre d'accueil a même été mis en place, comme le confirme Salifou Guigma. "Tout ceci est corroboré par la partie ghanéenne qui explique qu'un centre d'accueil temporaire d'une capacité de 2.100 personnes a été mise en place dans  la région frontalière et abrite environ 530 réfugiés Burkinabè."

Burkina Faso
Des messages de mobilisation contre les attaques terroristes sont visibles un peu partout dans le pays.Image : AP/picture alliance


Mais, selon la mission gouvernementale burkinabè qui s'est rendue sur place, ce rapatriement a été fait sans concertation préalable alors que le Ghana a ratifié des conventions internationales dans ce sens. 

Des équipes de sécurité, de santé et d’action sociale auraient été déployées pour la prise en charge des personnes renvoyées. 

Ouagadougou a également interpellé Accra pour que les personnes puissent renter en possession de leurs biens laissés de l'autre côté de la frontière.   

Tension diplomatique ?

Cette expulsion intervient alors qu'il y a quelques mois, le président ghanéen avait accusé les autorités militaires de transition burkinabè d'héberger des mercenaires du groupe Wagner. 

Uns déclaration qui avait tendu les relations avec Ouagadougou et que l’actuelle situation avec les réfugiés burkinabè pourrait encore aggraver.

Bob Barry Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@papegent