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Bonn aménage ses rues pour les malvoyants

13 septembre 2007

Dans une société qui compte de plus en plus de personnes âgées, il est logique que les malvoyants soient eux aussi de plus en plus nombreux. On estime que 10% de la population allemande souffre aujourd'hui d'un handicap visuel. C'est ce qui a incité plusieurs villes allemandes à prendre ce handicap sérieusement en compte dans le réaménagement des rues - et tout particulièrement des rues piétonnières. A Bonn, les travaux entamés il y a une dizaine d'années viennent d'être terminés, faisant de l'ancienne capitale allemande un modèle en matière de sécurité pour les malvoyants.

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Image : presse

Un reportage de Chantal Schlicht.

Bonn, la zone piétionnière. Une zone étendue. Nous voici dans la Sternstrasse, la rue de l'étoile. Une rue modèle? Helmut Haux, urbaniste de la ville en charge du projet de réaménagement :

"On a ici cette zone bien dégagée au milieu de la rue, avec un dallage brun-rouge. Pas d'arbres, pas de poteaux gênants. Une bande de marquage tactile de chaque côté, identifiable à la canne et puis le dallage tout en contraste. Biensûr chacun soit encore apprendre à trouver ses magasins!"

Une double initiative et une coopération fructueuse, celle de la ville de Bonn et de Pro Retina, une association d'entraide aux malvoyants, ont permis de faire de la Sternstrasse et de toute la zone piétonnière ce qu'elle est aujourd'hui. Elke Lehning-Fricke, de Pro Retina, a collaboré au projet :

"L'idée de départ, c'était de permettre aux personnes malvoyantes d'éviter les zones dangereuses et de se déplacer sans problèmes et de façon autonome dans le centre. Et comme, de toute façon, on rénovait le dallage dans le cadre d'un réaménagement de la zone piétonnière, on a décidé de le réaliser tout en contrastes, pour que les personnes souffrant d'une déficience visuelle puissent s'orienter plus facilement"

Allier les lois de l'urbanisme et les exigences du handicap

Lorsqu'il s'agit de faciliter la mobilité des personnes en situation de handicap dans les centres-villes, les aveugles et les malvoyants sont le plus souvent les grands perdants. On connaît les dispositifs sonores aux feux qui leur sont destinés, mais c'est bien tout. Pourtant dans les cadres d'un réaménagement urbain, un marquage optique - pour les malvoyants - et tactile - pour les aveugles - est une solution réalisable... et réalisée ici. Helmut Haux :

"Ce que nous avons tout de suite voulu éviter, c'est d'avoir partout une structure uniquement noire et blanche. Nous avons tenté de répondre à la fois aux exigences de l'urbanisme et d'un aménagement adapté aux malvoyants. Et avec l'aide d'experts, nous avons pu trouver un compromis."

Le marquage du sol à lui seul ne suffit pourtant pas. Helmut Haux :

"Il était également important d'aménager un espace sans obstacles, c'est à dire sans arbres, ni poubelles, ni lanternes, mais également sans étals qui empiètent sur l'espace public, ce qui est beaucoup plus difficile à assurer."

Plus facile en effet de regrouper les équipements urbains que de garder la voie libre :

"Voilà, ici vous avez nos lignes de marquage claires, bien visibles. Et puis voyez, là, on a déjà les premiers trétaux publicitaires! Ils ne devraient pas être là. Comment voulez-vous que les malvoyants arrivent à se guider avec leur canne avec tous ces obstacles!"

Un succès?

Aujourd'hui, les malvoyants même étrangers à la ville arrivent bien à s'orienter. Pour l'association Pro Retina, un succès? Elke Lehning-Fricke:

"Avec les marquages, les déplacements sont moins dangereux, notamment en ce qui concerne les escaliers. Tout n'est plus gris sur gris, la première marche est repérable et si la rampe est contrastée, elle aussi, on la trouve plus facilement. J'ai entendu dire à plusieurs reprises que cela avait permis d'éviter une chute à la dernière minute."

Tout aussi important, quelque chose a changé dans les esprits :

"J'apprécie beaucoup la sensibilité, l'état d'esprit qui fait que ces contrastes visuels sont considérés de plus en plus comme une amélioration pour l'ensemble des utilisateurs et pas seulement comme une revendication particulière. Il faudrait que ça se développe à l'échelle nationale."

Si aujourd'hui les déficients visuels peuvent se déplacer beaucoup plus librement dans la zone piétonnière de Bonn, ils ne sont pas les seuls à en profiter. Il suffit de penser aux handicapés moteurs, aux personnes âgées et bien sûr aux parents avec des enfants en poussette.

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