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Economie

Investir en Afrique avec "Compact with Africa"

Daniel Pelz | Fréjus Quenum
30 octobre 2018

L'initiative a reçu l'adhésion d'une dizaine de pays africains qui se sont déclarés prêts à faire des réformes favorables aux investissements. Qu'est-ce qui a donc été fait depuis un an ?

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Compact with Africa - Teilnehmer beim Bundespräsidenten
Image : picture-alliance/dpa/B. von Jutrczenka

Un an après l'euphorie ayant accompagné la naissance en fanfare du "Compact with Africa", beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Au départ, l'objectif était par exemple que les pays luttent contre l'inflation, construisent des infrastructures ou changent leur législation. De l'appréciation du ministère allemand des Finances, des progrès ont été faits, mais le chemin à pacourir reste long. "Avec le Compact, on a éveillé un certain nombre d’attentes à savoir, que dès que ça commence, il y aurait une masse d’investissements internes et externes. Et là on est confronté à la réalité que c’est un long processus qui va prendre des années. Nous n’allons pas voir et nous n’avons d’ailleurs pas encore vu sur l’année écoulée d'avancées en terme de croissance dans les pays concernés", explique Ingo Badoreck, Secrétaire général de la "Deutsch-Afrika-Stiftung", une fondation qui travaille sur les relations entre l'Allemagne et l'Afrique.

Les investisseurs ne se bousculent pas 

Selon Ingo Badoreck, c'est parce que certains pays tels que le Nigeria ou le Kenya manquent sur la liste des partenaires africains. C'est pour cela aussi que certains reprochent à l'initiative d'exclure des pays en difficultés comme le Soudan du Sud. 

Le "Compact with Africa" dans son concept actuel risque de ne servir que les intérêts des grandes entreprises plutôt que de bénéficier aux populations. "S’il y a une chose que nous devons arrêter de faire, c’est d’encourager l’investissement étranger sans développer l’industrie locale. Je crois que quiconque souhaite investir en Afrique devrait miser sur la formation d’une expertise technique et le transfert de technologie de sorte que dans les cinq à dix années à venir, à compter de maintenant, nous soyions indépendants dans ces secteurs", redoute l'entrepreneur ghanéen Tutu Agyare. 

Selon les estimations du ministère allemand des Finances, quelque 243 milliards d'euros d'investissement ont été faits jusqu'ici. C'est beaucoup moins que les 537 milliards d'euros nécessaires, d'après une étude, pour que dans la prochaine décennie, tout le monde puisse avoir accès à l'électricité et à l'eau sur le continent.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum