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Axe franco-allemand sur fond de crise européenne

Yann Durand6 juin 2005

L’Europe est en crise après les „non“ français et néerlandais à la constitution. Le couple franco-allemand réaffirmé samedi par Gerhard Schröder et Jacques Chirac s’en retrouve affaibli. Quant au „oui“ de la Suisse à l’espace Schengen, il ne revêt dans ce contexte qu’une valeur symbolique. La presse allemande, ce matin, se montre plutôt pessimiste.

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Jacques Chirac et Gerhard Schröder affichent leur unité
Jacques Chirac et Gerhard Schröder affichent leur unitéImage : AP

La politique européenne franco-allemande se défini désormais autour de deux axes, analyse la Frankfurter Rundschau: gagner du temps et sauver les meubles. L’objectif est de contenir l’érosion du mieux possible. Et dans la quête d’un troisième partenaire d’envergure, Londres attire toujours les regards dubitatifs. D’autant que la politique intérieure gagne en importance, poursuit le journal: D’un coté du Rhin comme de l’autre, la menace du retour aux états souverains en Europe, dessert les intérêts du gouvernement. En Allemagne, les partis de l’Union, spécialement le bavarois, montent le ton contre Bruxelles.

Gerhard schröder et Jacques Chirac se refusent de voir la réalité en face, déplore la Esslinger Zeitung. Comme si les refus en France et en Hollande n’avaient jamais eu lieu et Tony Blair ne prévoyait pas de geler le processus de ratification par référendum en Angleterre. Ou ils se font harakiri ou préparent un nouvel essai franco-néerlandais.

Pour la Süddeutsche Zeitung il est moins question d’Europe entre Schröder et Chirac, que de sauver ce qui peut encore l’être. Le président francais tente de sortir la tête de l’eau après la débâcle sur le référendum. Tandis que le chancelier, avec les élections anticipées s’occupe lui aussi plutôt de son avenir.

Concernant l’adhésion de la Suisse aux accords de Schengen et Dublin, le quotidien se garde d’y voir les prémisses d’une vague pro-européenne. Le pays est politiquement trop insignifiant pour cela. Mais compte tenu des turbulences actuelles, ce oui est un symbole non négligeable.

Même son de cloche dans le journal Die Welt qui s’étonne que la Suisse traditionellement neutre, connue pour sa méfiance vis-à-vis d’instances supranationales, ait résisté à l’onde de choc franco-néerlandaise. Avec un petit oui, mais pesant de par l´énorme taux de participation, conclut Die Welt, elle accepte la coordination continentale des politiques intérieures et d’asile et fait un grand pas vers l’Europe.