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Adolphe Agenonga :"Ce n'est pas la première attaque"

7 février 2022

En RDC, dans la province de l’Ituri, plus de 50 personnes ont été massacrées mardi soir sur un site de déplacés en Ituri. Ce nouveau carnage est attribué à une milice communautaire.

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DR Kongo | Soldaten in einer Militäroperation gegen bewaffnete Kräfte
Image : Alain Uaykani/Xinhua/picture alliance

Les faits se sont déroulés à Djugu, un des territoires de la province particulièrement touché par les violences attribuées aux différentes factions de la Codeco, qui visent notamment les sites de déplacés abritant des milliers de villageois chassés de chez eux par la violence.

Adolphe Agenonga, professeur à l'Université de Kisangani et chercheur associé du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), rappelle dans cet entretien qu'il nous accordé que cette région est sous état de siège mais que par manque de moyen, l’armée congolaise peine à éradiquer l’insécurité.

"Ce sont les œuvres de l'Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais, principale branche armée des Codeco " (Adolple Agenonga )

DW : que pouvez-vous nous dire par rapport au récent massacre qui a couté la vie à une cinquantaine de personne dans la province de l’Ituri ?

Adolphe Agenonga: ce n'est pas la première attaque de ce genre. Au mois de novembre, plusieurs autres sites de déplacés ont été visés par les attaques de cette milice, notamment des sites  de Drodro en territoire de Djugu qui ont enregistré au moins 50 morts après les attaques de cette milice. Ce sont les œuvres de l'Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais, la principale branche armée de la secte Codeco. Tous les camps qui ont été pris pour cible par ces miliciens sont habités par les membres de la communauté Hema.

DW : Professeur Agenonga comment expliquer que ces groupes armés soient aussi virulents alors que cette région est sous état de siège?

Adolphe Agenonga: force est de constater que cette partie de la province est dégarnie de la présence militaire. C'est cette absence de dispositif sécuritaire qui crée le vide sécuritaire  et ce dernier profite aux groupes rebelles. L'armée est de moins en moins proactive voir même efficace du simple fait qu'il n'y a pas de moyen ni de projection des troupes qui devraient effectivement donner de la flexibilité et permettre aux militaires d'intervenir en cas de menace pour sécuriser efficacement les zones concernées.

DW : Selon vous, qu'est ce qui pourrait être mis en place pour neutraliser ces groupes armés

Adolphe Agenonga : évidemment, il faut qu'il y ait à la fois le renforcement des effectifs militaires, le renforcement des moyens logistiques qui vont permettre à l'armée d'être à la fois efficace et proactive. Par ailleurs, il faut accélérer le processus DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) pour donner la chance à tous les combattants qui voudront se rendre à l'armée d'être pris en charge et insérés dans les différentes communautés.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash