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24 heures sans immigrés

1 mars 2010

Les immigrés d'Europe sont appelés à ne pas travailler ni consommer ce 1er mars. Organisée par le collectif "La journée sans immigrés", cette action vise à montrer le poids économique des immigrés dans la société.

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Une manifestation d'immigrés en Grèce, le 26 janvier dernierImage : picture alliance/dpa

"Nous ne travaillons pas, nous ne consommons pas, nous portons un ruban jaune". C'est le slogan de la journée sans immigrés. Pendant 24 heures, tous les "immigrés, enfants d'immigrés et citoyens conscients de l'apport de l'immigration" sont appelés à cesser toute activité qui contribue à faire fonctionner l'économie. Sur le site internet du collectif, on peut lire : "si possible, je ne travaille pas, si je suis obligé de travailler, je porte le ruban par solidarité. Je ne vais ni au restau, ni au fast-food, ni au ciné, je n'achète pas mon journal, ni mes cigarettes, ni ma baguette de pain..."

Les origines du mouvement

A l'origine de ce mouvement apolitique, organisé simultanément en France, en Italie, en Grèce et en Espagne, un groupe de trois Français d'origine immigrée, qui en ont assez d'une "logique de stigmatisation" en marche dans plusieurs pays. Ils ont lancé l'idée de ce boycott l'été dernier, en s'inspirant d'une action similaire aux Etats-Unis : en 2006, les communautés latinos avaient appelé à un grand boycott pour protester contre l'entrée en vigueur de nouvelles lois sur l'immigration. Plus d'un million de personnes avaient rallié le mouvement et participé aux manifestations. Le choix du 1er mars n'est pas le fruit du hasard puisqu'il marque le 5ème anniversaire de l'entrée en vigueur d'une disposition européenne qui a instauré une immigration "choisie" sur des critères économiques.

Comment s'est organisée la mobilisation?

Immigranten Prostestieren in Rosarno
A Roserno, en Italie, des violences ont eu lieu entre immigrés et habitants de la ville.Image : picture alliance/dpa
Principalement sur Internet, en particulier par l'intermédiaire du site communautaire Facebook : le groupe du collectif compte environ 72.000 membres. Des comités locaux se sont créés un peu partout en France et ont fait des petits en Italie, en Espagne et en Grèce, où des manifestations ont également lieu dans les grandes villes.

L'Italie est particulièrement mobilisée

Si l'on en croit le nombre de comités locaux créés en Italie, la journée promet d'être largement suivie. Dans ce pays, le débat sur l'immigration est particulièrement vif, depuis le durcissement des lois et les récents affrontements communautaires. Selon une enquête d'opinion publiée il y a dix jours, près de la moitié des Italiens de 18 à 29 ans sont intolérants envers les étrangers, voire ouvertement xénophobes. Dans le même temps, un recensement national a montré que la présence des immigrés était "déterminante" pour la croissance démographique de l'Italie. L'apport de cette population, qui représente environ 7% des habitants, est également indéniable dans l'économie, notamment dans le secteur agricole.