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À la croisée des chemins...

28 février 2011

Les journaux allemands d'aujourd'hui reviennent on s'en doute sur la situation qui règne en Libye mais consacrent également leurs colonnes aux résultats des élections législatives irlandaises.

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Après la Tunisie, c'est la Libye qui est maintenant gagnée par le virus de la révolution populaireImage : AP

Contrairement à ce qu'exprime leur nom, les Nations unies sont souvent désunies, explique die Welt. Cette fois-ci pourtant, les choses ont été différentes. À l'unanimité, donc même avec les Chinois et les Russes qui s'opposent d'ordinaire strictement à toute ingérence dans les affaires intérieures d'un pays, les membres du Conseil de sécurité ont voté une résolution contre le colonel Kadhafi.

UN-Sicherheitsrat berät über Sanktionen gegen Libyen
Les Nations unies mettent le colonel libyen au ban de l'humanitéImage : AP

Une résolution qui accuse le chef de l'état libyen de violations systématiques et graves des droits de l'Homme. Il est décisif pourtant que la communauté internationale n'intervienne pas militairement dans l'affrontement qui oppose les partisans de l'ancien régime et l'opposition en marche vers le pouvoir, estime la Süddeutsche Zeitung. Le peuple libyen a commencé à se rebeller tout seul, c'est à lui d'achever son soulèvement. Si l'Otan bombardaient les milices de Kadhafi, cette révolution populaire perdrait toute légitimité. À Tobrouk, Benghazi ou Tripoli, les Lybiens ne veulent pas de l'aide extérieure car, pour eux, la mauvaise réputation des grands pays industriels est établie depuis longtemps.

Dublin sur la sellette

Le quotidien de Munich revient aussi sur les élections législatives en Irlande, un résultat qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : les électeurs ont crié leur colère. Le parti politique Fianna Fail, qui a souvent été à la tête du pays depuis son accession à l'indépendance, enregistre le plus mauvais score de son histoire. Quelle manifeste preuve d'échec ! Les citoyens irlandais lui font porter la responsabilité de la crise financière et bancaire internationale qui a succédé au modèle économique envié mis en place en son temps par le « Tigre celte ».

Enda Kenny Irland Fine Gael Wahlen
Enda Kenny, le futur leader de l'Irlande, va devoir composer entre l'Europe et ses concitoyensImage : AP

Aux grands maux les grands remèdes, constate la Frankfurter Rundschau. Pour juguler son déficit, Dublin s'est imposé une cure radicale depuis décembre dernier. Résultat : le chômage est monté brutalement à 13 %. Si Enda Kenny, le futur Premier ministre, a promis de relancer l'emploi dans son pays, il ne dispose pourtant que d'une très faible marge de manœuvre puisque c'est désormais la Banque centrale européenne qui est aux commandes de la macro-économie du pays.

Or, de nombreux Irlandais considèrent injustes et insupportables les conditions imposées par le plan de sauvetage international. Une situation explosive, car la nation irlandaise a mis des siècles à se libérer du joug anglais et reste encore allergique à toute forme de soumission à la volonté d'autrui.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand