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Suspecté par l'AIEA, l'Iran nie vouloir la bombe

9 novembre 2011

L'Iran est de nouveau dans le collimateur de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique. Dans son rapport paru mardi, l'agence exprime de "sérieuses inquiétudes" concernant le programme nucléaire iranien.

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Mahmoud Ahmadinejad, lors d'une visite sur le site d'enrichissement d'uranium de NatanzImage : AP

L'Iran dément toute accusation sur le caractère militaire de ses installations nucléaires. Pourtant, d'après le rapport de l’AIEA publié mardi, des preuves "cohérentes et crédibles" laissent penser que la République islamique travaille à la fabrication d’une arme atomique. Téhéran accuse pour sa part le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique d'avoir fait une "erreur historique".

Internationale Atombehörde IAEA
Les gouverneurs de l'AIEA sont réunis jeudi et vendrediImage : dapd

Ali Asgar Soltanieh, le représentant iranien auprès de l'AIEA, estime que le rapport est "partial, non professionnel" et qu'il résulte de pressions politiques venant des Etats-Unis :

« Cela fait des années que nous recevons des inspections, des centaines de visites sans préavis, et ils n'ont pas trouvé un seul gramme d'uranium qui pourrait être utilisé à des fins militaires. Ils n'ont donc aucune preuve irréfutable. Toutes nos activités nucléaires sont exclusivement menées dans un but pacifique. »

Du côté de la communauté internationale, on prend très au sérieux ce rapport. Guido Westerwelle, le ministre allemand des Affaires étrangères envisage une réaction européenne :

« Si la situation continue de s'aggraver, si comme le dit le rapport, l'Iran travaille de nouveau à ce programme, l'Europe préparera le prochain train de sanctions. »

Des menaces dirigées vers Israël

Son homologue francais, Alain Juppé, a declaré que la France était prête à s'engager dans une action pour faire plier l'Iran. Il suggère également que le Conseil de sécurité de l'ONU soit saisit. Les Etats-Unis, dans un premier temps, envisagent d'utiliser des sanctions individuelles contre l'Iran, notamment commerciales.

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L'Allemagne fait partie des pays qui appellent à de nouvelles sanctionsImage : dapd

En Israël, les autorités restent prudentes. Alors que la question d'une hypothétique attaque armée israelienne en sol iranien faisait débat ces dernières semaines, aujourd'hui elle n'est plus vraiment d'actualité. Un communiqué devrait être publié "plus tard" d'après le Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Le chef d'état-major adjoint des forces iraniennes riposte en menaçant de détruire Israël à la moindre attaque d'une installation nucléaire en Iran. Mercredi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui affirmé que son pays n'arrêterait en aucun cas son programme nucléaire.

La question iranienne devrait certainement être abordée jeudi et vendredi prochain, lors de la réunion des gouverneurs de l'AIEA. Il est cependant peu probable qu'une solution soit trouvée, alors que la problématique du nucléaire iranien a cours depuis des années sans qu'aucune sanction ou menace ne fasse revenir le régime sur ses positions.

Auteur : Aurélie Juignet
Edition : Sandrine Blanchard