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Quand l'Europe prend la Russie avec des pincettes

15 décembre 2011

Tous les six mois, l'Union européenne et la Russie se réunissent au sommet. Aujourd'hui, les discussions politiques à Bruxelles, sont entâchées par les soupçons de fraudes électorales aux dernières législatives russes.

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Bildbeschreibung: Porzellan-Figuren des russischen Regierungschefs Wladimir Putin und des russischen Präsidenten Dmitrij Medwedew auf dem Schachbrett vor der russischen Flagge. Stichwörter: Putin, Medwedew, Kreml, Russland, Wahlen Copyright: Yurin/Brenner
Pions d'échec figurant Vladimir Poutine et Dmitri MedvedevImage : Yurin/Brenner

Un sommet entre l'Europe et la Russie est toujours un exercice d'acrobatie pour les diplomates. Cette fois-ci, le thème qui fâche, outre les violations des droits de l'Homme, ce sont les résultats contestés des dernières élections législatives en Russie. L'écologiste Werner Schulz estime que l'UE doit aborder le sujet de façon frontale.

"D'après l'analyse du Parlement européen, les élections pour renouveler la Douma ont été manipulées. Nous réclamons leur annulation et l'organisation d'un nouveau scrutin, avec la participation des partis jusqu'ici interdits."

Cependant, Werner Schulz ne fait pas partie des personnes assises à la table de négociations. Et, tout comme ceux qui partagent sa position, il doit faire confiance aux promesses faites aux eurodéputés par la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui a fait savoir que le sujet serait abordé.

epa03030020 A crossed portrait of Russian Prime Minister Vladimir Putin reading 'We are out of your way' during a protest rally against alleged vote rigging in Russia's parliamentary elections, Moscow, Russia, 10 December 2011. Some 50,000 protesters who claim last weekend's Russian parliamentary elections were stolen by the ruling party demonstrated 10 December in Moscow, calling for a rerun of the poll. It was the biggest demonstration to take place in the capital for a decade. EPA/SERGEI ILNITSKY
Image : picture-alliance/dpa

Précaution à l'européenne

Pour l'instant, Bruxelles s'est contenté de saluer l'annonce du président russe, qui a promis d'enquêter sur d'éventuelles irrégularités. Et de féliciter Moscou pour sa réaction face aux manifestations organisées par l'opposition.

"Les citoyens russes ont envoyé un message clair qui a été entendu. Le président Medvedev comme son premier ministre, Vladimir Poutine, ont entendu ce message."

Si l'Union Européenne est si gênée aux entournures, dans ses relations avec Moscou, c'est qu'elle espère que la Russie l'aidera à faire face à la crise de l'euro. La monnaie commune européenne a encore dégringolé hier. Et l'assurance des autorités du Kremlin, qui promettent 10 à 20 milliards de dollars d'aide aux pays européens en difficulté via le FMI, cette promesse est la bienvenue à Bruxelles. En échange, l'Union européenne pourrait faire un pas vers une mesure réclamée de longue date par Moscou: la suppression des visas entre l'Europe et la Russie. Même si les citoyens devront patienter encore avant d'avoir le droit de circuler librement: aucune décision de taille ne devrait être prise avant la présidentielle russe, en 2012.

A State Duma pre-election campaign agitation poster in Moscow.
Image : picture-alliance/dpa

La Russie doit par ailleurs rejoindre aujourd'hui les rangs de l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce.

Quant à Vladimir Poutine, il a participé à une émission de télévision durant laquelle des téléspectateurs pouvaient lui poser des questions. Le Premier ministre a réaffirmé que les élections avaient été "justes" et il s'est amusé du ruban blanc arboré par les manifestants de l'opposition.

Il a par ailleurs accusé les forces spéciales américaines d'avoir été impliquées dans la mort du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, dont les conditions exactes n'ont toujours pas été éclaircies.

Auteurs: Martin Bohne, Sandrine Blanchard
Edition: Anne Le Touzé