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Russie : chronique d'une victoire annoncée

2 décembre 2011

110 millions d’électeurs sont appelés dimanche aux urnes pour les législatives. Sept partis sont en lice, dont Russie unie, le parti allié à Vladimir Poutine. Selon les sondages, 45% des Russes prévoient de s’abstenir.

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Image : picture-alliance/dpa

"Rapport Nemzov: Bilan de 10 ans de corruption sous le règne de Poutine!“ Devant une station de métro du centre de St.Petersbourg, Konstantin Kuortti distribue des tracts du mouvement "Solidarnost". Le militant de l'opposition appelle ses concitoyens à protester contre les élections législatives qui sont, selon lui, corrompues par le parti au pouvoir Russie Unie ("Edinaya Rossia").

"Les élections sont corrompues car les partis candidats ne représentent pas l'opinion de la majorité des citoyens russes. Il n'y a pas d'opposition indépendante en Russie."

Sept partis sont en lice pour les élections législatives. Mais de nombreux Russes, surtout dans les villes, craignent que le gouvernement ait une grande influence sur l'opposition, à l'instar de cet habitant de Saint-Pétersbourg :

"Je ne vais pas voter ce dimanche parce que je ne m'intéresse pas à la politique. Il est clair déjà maintenant qu'Edinaya Rossia va remporter le scrutin. Ils ont le pouvoir partout : dans les médias, l'argent et la politique.“

Une opposition quasi-inexistante

Vladimir Poutine ou le culte de la personnalité
Vladimir Poutine ou le culte de la personnalitéImage : Yurin/Brenner

Le parti allié de Vladimir Poutine est omniprésent dans la campagne électorale : les affiches de l'opposition sont à peine visibles à côté des panneaux d'Edinaya Rossia. Ceux-ci ressemblent d'ailleurs étrangement aux affiches du Comité Central des Elections : même maquette, mêmes couleurs et un logo à peine différent, alors que l'institution est censée rester neutre.

Selon le politologue Dmitry Gavra, il n'est pas étonnant que les électeurs perdent confiance en leurs gouvernants. Dans le même temps, le souhait de stabilité politique est toujours fort, surtout à la campagne :

"Habituellement, la culture politique dans des zones rurales est beaucoup plus patriarcale que dans les villes. Les gens sont attachés aux traditions et donc ils votent pour Edinaya Rossia."

Selon Dmitry Gavra, le parti au pouvoir obtiendra sans doute assez de votes dimanche pour garder la majorité au Parlement. La présidentielle du mois de mars, en revanche, pourrait donner à l'opposition l'occasion de mieux définir son programme, en mettant par exemple l'accent sur les problèmes de corruption.

Un panneau de la commission électorale russe
Le parti au pouvoir Russie unie est omniprésentImage : picture-alliance/dpa

Auteur : Katrin Herms
Edition : Anne Le Touzé