Plus de 3 milliards d'euros pour le Mali
16 mai 2013Cette contribution de plus de 3 milliards d'euros que promet la communauté internationale devrait permettre aux autorités de Bamako de financer le Plan pour remettre en marche le pays sur deux ans. Mais pour le moment, il ne s'agit que de promesses faites par les pays et organisations donateurs.
Un geste salué
En décidant l'octroi de ce fond au Mali, les donateurs ont souhaités que le pays aille de l'avant sur la voie des réformes, notamment dans les domaines judiciaire et économique, et la lutte contre la corruption. Pour cela l'organisation des élections prévues en juillet semble être un préalable. Selon Ibrahima Sangho, président du Réseau d'Appui au processus électoral au Mali, ces promesses de dons arrivent au moment opportun.
« Cela montre l'engagement de la communauté internationale, je pense que toutes les promesses qui ont été faites envers l'administration vont permettre d'accélérer le processus. On est déjà dans les préparatifs qui sont très avancés et je pense que ces fonds vont permettre d'organiser mieux les élections pour que nous ayons des élections libres, transparentes et démocratiques. »
Outre l'appui à l'organisation des élections, les fonds promis à la conférence de Bruxelles devraient servir à la réhabilitation des infrastructures administratives et militaires et permettre aux populations déplacées de se réinstaller.
Quelques inquiétudes
Si les autorités maliennes se réjouissent de ce soutien de la communauté internationale, Demba Moussa Dembélé, économiste et membre du Forum social africain a quant à lui certaines appréhensions.
« Je suis très sceptique concernant toutes ces promesses, elles sont assorties de conditionnalités comme d'habitude. D'ailleurs le communiqué dit que certaines des sommes qui ont été promises comprennent des sommes qui ont été gelées quand la crise a commencé. Ce qui veut dire qu'une partie de ce que promet l'Union Européenne, une partie de ce que promet la France, ce sont des sommes qui avaient été promises en 2010 peut être en 2011 et qui ont été gelées par la suite. Le Mali risque de finir endetté parce qu'une bonne partie est sous forme de prêt. »
Pour l'heure, le Mali est dans l'attente pour voir se réaliser ces promesses d'octroi de fonds même si le pays prendra en charge une partie du budget nécessaire à sa relance.