Paris et Berlin reviennent au mariage de raison
6 mars 2008Il semble que du côté français, après la période des grandes annonces, on commence à comprendre qu’il est impossible de construire quoi que ce soit en Europe sans le soutien de l’Allemagne. Ainsi, les deux pays sont parvenus à un compromis sur l’Union méditerranéenne qui devrait désormais impliquer les 27 pays de l’Union et non pas les seuls riverains de la Méditerranée. La structure demande encore à être précisée et cela devrait être fait lors du prochain Conseil des chefs d’état. Dans cette édition, un interview de Wolfram Vogel qui dirige le bureau parisien de l’Institut franco-allemand. Il nous explique pourquoi ce compromis marque un nouveau tournant dans les relations franco-allemandes.
L'Union Europénne veut se rapprocher des Balkans
La Commission a présenté un rapport dans lequel elle a exposé quelles seront les prochaines étapes qui baliseront la progression des Balkans occidentaux vers l’Europe. Ce terme désigne la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro et l’Albanie. Six pays qui sont engagés, à des stades divers, dans des accords formels de rapprochement avec l’Union européenne.
Le but de cette communication était de vanter les avantages d’un rapprochement avec l’Union. Du point de vue socio-économique, mais aussi concernant la stabilisation politique de cette région. La Commission a ainsi présenté un certain nombre de nouvelles initiatives, en particulier la libéralisation du régime des visas d’entrée dans l’Union pour les ressortissants de ces pays. A noter aussi la place des transports dans le plan annoncé mercredi. Le Commissaire aux transports, le Français Jacques Barrot, a présenté pour sa part un projet visant à étendre à ces six pays et au Kosovo les grands axes routiers et ferroviaires européens, afin de désenclaver cette région.
Concernant les Balkans, les relations entre la Serbie et l’Union européenne sont au plus bas depuis que la quasi-totalité des états membres de l’Union ont reconnu, ou sont sur le point de le faire, l’indépendance du Kosovo, autoproclamée le 17 février dernier.
L'affaire du Liechtenstein : suite...
Sous la pression de l’Allemagne, les pays de l’Union européenne semblent se diriger vers ce qui pourrait être un durcissement de la directive de 2005 qui établit les règles de lutte contre l’évasion fiscale. Les négociations s’annoncent extrêmement cra elles doivent se prendre à l’unanimité. Ainsi, trois pays de l’Union où existe encore le secret bancaire – la Belgique, l’Autriche et le Luxembourg – ont annoncé qu’ils bloquerait tout accord s’il ne concerne pas d’autres paradis fiscaux comme le Liechtenstein, Andorre ou Monaco. La question même du secret bancaire sera sans doute la plus difficile à résoudre car ces trois pays ne comptent pas y renoncer pour l’instant. Le débat risque donc de durer. Le ministre luxembourgeois des finances, également président de l’Euro groupe, Jean-Claude Juncker, a laissé entendre sur le ton de l’ironie que la levé du secret bancaire n’était pas pour demain. Il a ainsi déclaré se réjouir « de la perspective de longues années de discussions fascinantes. »
Des femmes toujours moins bien payées
À l'occasion de la journée de la femme le 8 mars, cette émission revient sur les différences de salaires entre hommes et femmes. L’écart est de 22 % selon une étude de l’Union européenne, il atteint 25 % même si l’on se réfère aux chiffres de l’OCDE publiés en novembre 2007. La principale justification de cet écart est que les métiers dits « traditionnellement » féminins sont souvent moins bien rémunérés parce que peu qualifiés. Mais ce n’est pas la seule explication... Ainsi, même dans des métiers où l’on « gagne bien », les différences de salaires subsistent. Exemple avec les avocats... et les avocates. C’est le sujet de notre rubrique Europe concrète.
Reportage à Berlin de Sophie Grènery.