Après le typhon, les difficultés des secours
11 novembre 2013Après le passage du typhon Haiyan.
Une grande ville de 220 000 habitants transformé en un amas de ruines et un charnier à ciel ouvert... c'est ce que décrivent les journalistes et les humanitaires qui ont pu arriver à Tacloban.
Près de l'aéroport dévasté, se regroupent les rescapés affamés qui espèrent trouver des secours. Le chaos est tel que les pillages de magasins d'alimentation se multiplient. Un convoi de la Croix rouge a été attaqué.
Des villes coupées du monde
Sandra Bulling, une collaboratrice de l'ONG Care interviewée ce matin par notre consoeur Esther Felden de la rédaction Asie de la Deutsche Welle, explique la difficulté à se déplacer : "Nous sommes en route vers la ville de Tacloban mais avons perdu pratiquement la moitié de la journée à trouver de l'essence. Nous devons aussi acheter des vivres, parce que nous ne savons pas comment nous avancerons et quelle est la situation à Tacloban. C'est le problème de toutes les ONG. Personne ne sait si les routes sont dégagées. En ce moment toute l'attention se concentre sur Tacloban mais nous savons que d'autres villes sont complètement coupées du monde et que la situation y est au moins aussi dramatique..."
Préoccupation sanitaire
Ce matin, les premiers avions C130 de l'armée américaine se sont posés à Tacloban avec des vivres et du matériel. Selon l'Unicef, jusqu'à 4 millions d'enfants philippins pourraient être touchés par les conséquences de cette catastrophe. Mais quels sont les besoins les plus urgents?
La réponse de Sandra Bulling de l'ONG Care: "La priorité c'est l'aide médicale - et de l'eau propre. Ici à Ormoc,au sud de l'ile de Leyte, toutes les canalisations et les puits sont détruits. J'ai vu le long de la route une longue file de gens qui faisaient la queue pour puiser de l'eau d'une canalisation rompue. Donc l'eau potable est une véritable priorité. Ou des mesures d'hygiène : le danger est trés grand que des épidémies ne se répandent. "
Face à l'ampleur de ce désastre, plusieurs pays et organisations dont les Etats-Unis, l'UE et les Nations unies ont proposé leur aide. Mais des experts de l'humanitaire mettent en garde : il faut éviter les erreurs commises après le tsunami de 2004 en Indonésie: l'envoi de toutes sortes de bien dans les zones sinistrées engorgent les ports et les aéroports et le financement pour la reconstruction n'a jamais été livré...
Ecoutez ci-dessous le reportage sur place, diffusé dans notre édition du lundi 11 novembre 2013, à 17h, temps universel.