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À Bujumbura, les mécaniciens priés de déguerpir

Antéditeste Niragira
26 novembre 2018

Dans la zone urbaine de Buyenzi, la mairie a demandé aux mécaniciens de ne plus se livrer à leurs activités sur la voie publique.

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Burundi Leben in Bujumbura
Image : DW/K. Tiassou

"Si on ne travaille plus, on ne peut plus manger"

Au Burundi, la zone urbaine de Buyenzi est la plus populaire de Bujumbura. Les habitants y vivent généralement du commerce et de garages de réparation auto. Mais ces activités génèrent du désordre, de la saleté dans les rues. Alors la mairie demande aux mécaniciens de ne plus se livrer leurs activités sur la voie publique et ainsi de dégager l'espace.  Les détails avec Antéditeste Niragira notre correspondant à Bujumbura

Depuis deux ans, Masudi Saïd est mécanicien à Buyenzi. Il craint l'avenir si la municipalité met la mesure en application. Contacté à ce sujet, le service de la communication municipale précise que les mécaniciens disposent d'un mois pour se conformer à la mesure.

"Nous sommes attristés qu'on nous interdise de travailler dans les rues alors que c'est là que l'on trouve les moyens de survie", fait valoir Masudi Saïd. "On n'a pas d'autre endroit. Nous demandons à la mairie de relâcher un peu la pression parce si on ne travaille plus, on ne peut plus manger."

Les récalcitrants se verront infliger une amende dont la somme n'est pas encore déterminée.

Une mesure pour lutter contre l'insécurité

L'année dernière, certaines rues Buyenzi ont été le théâtre d'attaques à la grenade. La commune espère donc, en dégageant l'espace public, remédier à l'insécurité.

"L'idée est bonne, ce n'est pas méchant", estime Ali Ndikumana, mécanicien et natif de Buyenzi, avant d'ajouter: "Mais nous n'avons pas de moyens d'ouvrir des garages. Nous demandons à ce qu'on nous laisse travailler jusqu'à 17 heures et après, on quitte les rues pour laisser la voie libre à la circulation."

Ramaskini Fimbo ya Musa, électricien automobile, fait une interprétation nuancée de la mesure. "On ne s'oppose pas à la mesure. Seulement, qu'ils nous donnent du temps, parce que pour trouver du travail ces derniers jours ce n'est pas aussi facile qu'avant", demande-t-il.

Certains mécaniciens comptent se regrouper en associations pour louer de grands espaces à plusieurs pour abriter des garages.