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Victime de torture en RDC, Trésor Mulisa témoigne

Wendy Bashi
22 novembre 2018

Plusieurs ONG dénoncent la répression dont sont victimes les opposants. C'est le cas de Trésor Kambere Mulisa. Plus connu sous le nom de "Lumumba", il a été enlevé le 10 novembre pendant quatre jours puis torturé.

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Political crisis in Democratic Republic of the Congo Demonstration Lucha
Image : picture-alliance/JC Wnga

"Le sacrifice à payer c'est la mort ou la prison"(Trésor Kambere Mulisa, militant de la Lucha)

La campagne a officiellement démarré en RDC sur fond d’arrestations et de torture. Pour le seul mois de novembre, HRW a répertorié 17 cas de militants arrêtés et séquestrés à Kinshasa, la capitale, et quatre pour la ville de Goma dans l'est du pays.

Trésor Kambere Mulisa raconte :

Mulisa : La première chose, c’est qu’ils m’ont fait saigner un peu partout avec des couteaux. Et j’ai beaucoup de blessures sur mon corps. Ils m’ont mis dans un cercueil pendant plus de 45 minutes. J’étais enfermé dans ce cercueil. Ils ont pas mal joué avec les parties intimes de mon corps. Et ils m’ont mis ma tête dans un seau rempli d’eau 25 à 30 fois et à chaque fois, ça durait15 à 20 secondes. La tête dans l’eau et ils me torturaient verbalement aussi.

DW : Aujourd’hui, vous avez été relâché, mais des rapports continuent de parler de répression. Est-ce que ce qui vous est arrivé, vous oblige à arrêter votre combat ?

Mulisa : Je ne peux jamais arrêter mon combat. Je me suis déjà inscrit dans la logique de dire que sans la lutte, nous n’obtiendrons rien, ni aujourd’hui, ni demain. Alors, mon combat reste le même. Et je suis aux cotés des opprimés. Je dois défendre les valeurs des Congolais et je dois continuer à dénoncer et à être acteur de tout ce qui doit être le meilleur pour le Congo. Je n’accepterai jamais d’avoir peur devant la situation qui est compliquée, devant les massacres au Congo, devant l’insécurité généralisée et occasionnée par le gouvernement de Joseph Kabila. Je ne peux pas accepter.

DW : Vous n’avez pas peur qu’ils puissent récidiver et que vous soyez à nouveau arrêté, torturé et séquestré ?

Mulisa : Vous savez, avec le contexte actuel, je ne sais pas en fait ce qui va arriver. Le sacrifice à payer, c’est la mort. C’est la prison. Ce sont les enlèvements. Ce sont des intimidations. Donc, nous savons cela. Et nous nous sommes préparés pour ça.