Vers un possible départ de l'armée allemande de Turquie
25 août 2016
Les Etats engagés dans la lutte contre l’EI comme l’Allemagne suivent évidemment de près les actions de la Turquie en Syrie, alors même que les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe ces derniers temps. Berlin envisagerait même de retirer ses avions de reconnaissance basés en Turquie.
La Bundeswehr sur le départ?
L'Allemagne se tient aux côtés "de tous ceux qui, en Turquie, défendent la démocratie et l'Etat de droit", c’est ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel s’exprimait suite à la tentative de coup d’Etat en Turquie, au mois de juillet. Depuis, Ankara est accusée de mener une dure répression. Les relations entre les deux pays sont tendues au point que la Bundeswehr, l'armée allemande, serait en train de préparer un scénario de retrait de ses avions de reconnaissance engagés dans la coalition anti-EI et basés en Turquie. En janvier, une demi-douzaine de Tornados avaient été déployés pour effectuer des vols de reconnaissance en Irak et en Syrie ainsi qu'un avion de ravitaillement. Une mission en soutien à la France après les attentats de Paris de novembre 2015. Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, la Bundeswehr pourrait désormais stationner ses avions à Chypre ou en Jordanie.
Plusieurs sujets qui fâchent
Au-delà de la répression en Turquie qui inquiète les occidentaux, les tensions germano-turques se sont accrues autour notamment de la question de la reconnaissance du génocide arméniens de 1915 sous l'empire ottoman que les députés allemands ont reconnu en adoptant en juin une résolution. A cela s’ajoute l'interdiction faite en juillet au président Recep Tayyip Erdogan de s'exprimer par vidéo lors d'une manifestation de ses partisans en Allemagne, les disputes autour de l'exemption de visa Schengen pour les Turcs et les interrogations sur l'avenir de l'accord UE-Turquie. Et puis il y a aussi la plainte de Recep Tayipp Erdogan contre Jan Böhmermann auteur d’une satire télévisée du président turc, mais débouté à deux reprises. La liste des sujets qui fâchent continue de s'allonger...