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Elections en Namibie sur fond de récession et de corruption

Carole Assignon
27 novembre 2019

Ce mercredi (27 novembre) est jour d’élection en Namibie. Des élections générales qui devraient confirmer la mainmise sur le pays du parti au pouvoir depuis 1990.

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Image : AFP

Le président sortant, Hage Geingob, 78 ans, et son Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo) devraient sauf surprise rempiler en effet pour cinq ans face à une opposition désunie. Ceci alors que le pays, qui a un sous-sol riche en ressources minérales comme l'uranium ou les diamants, fait face à une grogne croissante de la population contre la crise économique et la corruption. 

Entre la récession, la chute des cours des matières premières, une sécheresse persistante et le chômage qui frappe un tiers de la population, c’est dans un climat plutôt tendu que les Namibiens choisissent leurs nouveaux dirigeants. 
 
Un scrutin  sur fond de scandale de corruption

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Débat entre les candidats le 12 novembre 2019Image : AFP

Des responsables du gouvernement du président sortant Geingob sont accusés d'avoir touché l'équivalent de dix millions de dollars de pots-de-vin de la part d'une entreprise de pêche islandaise. Ce qui a contraint deux ministres à démissionner à quelques jours seulement du scrutin.  

Corruption et népotisme, des problèmes que beaucoup des 2,5 millions de Namibiens comme Chelwa, âgé de 25 ans rencontrent au quotidien. "Ma grand-mère doit parcourir 100 kilomètres pour se rendre à l'hôpital le plus proche. Il n'y a pas de médecin a proximité de leur village. Si des millions de dollars namibiens n'avaient pas disparu sans laisser de traces, il n'y en aurait plus" explique la jeune femme.

Une situation que sous l'étiquette indépendante, un membre dissident de la Swapo, Panduleni Itula, 62 ans, ex-dentiste entend combattre. Ndumba Kamwanyah, maître de conférences à l'Université en Namibie, estime que la crise liée notamment au scandale de corruption qui éclabouse la SWAPO a déclenché une lutte de pouvoir.  Selon l'universitaire "bien que cela ne soit pas dit, nous pensons qu'une des factions est derrière le candidat indépendant".

Ces dernières semaines, Panduleni Itula a accusé le président sortant d'avoir bradé les richesses du pays aux étrangers.

Une opposition fragilisée

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Esther Muinjangue la première femme candidate à la présidence en Namibie devant les militants de son parti le 23 novembre 2019 à Windhoek.Image : AFP

L'opposition, divisée, ne semble toutefois pas en mesure de profiter de ce climat de tension et de division. Henning Melber chercheur à l’ Institut nordique africain d'Uppsala estime que cela pourrait tout de même avoir un impact. 

"Peut-être que pour la première fois depuis l'indépendance, le président obtiendra moins de voix pour son parti. Jusqu'ici, les votes ont toujours été plus élevés" estime t-il. 

Le passé allemand a également été abordé durant le processus électoral. Esther Muinjangue, première femme candidate à la présidence en Namibie dit attendre en tant que Herero, des signes clairs du gouvernement fédéral à Berlin.
 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique