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L'Union européenne coordonne sa réponse aux naufrages

Sandrine Blanchard20 avril 2015

Les naufrages à répétition, en Méditerranée, préoccupent aussi les Etats européens. Le sujet a été abordé lors d’une réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur de l’UE, à Luxembourg.

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Image : Marco Di Lauro/Getty Images

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Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, appelle à une « réponse collective d’urgence ». Il qualifie la Méditerranée de « route maritime la plus meurtrière au monde ».

Les naufrages à répétition, en Méditerranée, préoccupent aussi les Etats européens. Le sujet a été abordé lors d’une réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur de l’UE, à Luxembourg, au moment même où l’Organisation Internationale des Migrations annonçait qu’un nouveau chalutier était en train de chavirer, avec 300 personnes à son bord

Prise de conscience collective

« Bouleversée », c’est l’adjectif choisi par Angela Merkel. La chancelière allemande presse les dirigeants européens de trouver des réponses sans tarder. « Nous n’avons plus d’alibi », a pour sa part déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Elle appelle pour commencer à une meilleure répartition de l’accueil des migrants au sein de l’Union :

« Il faut que nous prenions conscience de notre responsabilité collective en tant qu’Européens, même si nous savons qu’il n’y a pas de remède magique ni de solution facile au problème. »

Triton ou "Mare Nostrum"? Agir!

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Thomas de Maizière, ministre allemand de l'Intérieur, propose de négocier avec la LibyeImage : picture-alliance/dpa/J. Warnand

L’une des mesures suggérées : renforcer l’opération Triton de surveillance maritime. Triton ne dispose pour l’heure que de moyens limités (21 bateaux, quatre avions, un hélicoptère) pour faire face à l’arrivée de dizaines de milliers de personnes en quelques mois. Thomas de Maizière, ministre allemand de l'Intérieur:

« Si l'on n'organise que le secours en mer, les passeurs vont transporter encore plus de personnes sur ces bateaux. C'est pourquoi nous devons coordonner notre action contre les trafiquants. Non seulement en Europe, mais aussi avec les autres pays du pourtour méditerranéen. »

Cibler les trafiquants

L'Allemagne propose ainsi de négocier avec les pays d’origine ou de transit, comme la Libye, où les mailles du filet sont plus lâches que jamais depuis le renversement par la force de Mouammar Kadhafi.

La justice italienne a d'ailleurs arrêté ce lundi 24 membres d'un réseau de passeurs qui faisait transiter des immigrés d'Afrique jusqu'en Europe du Nord, via la Méditerranée et la Sicile. Les trafiquants exigeaient des passagers entre 1500 et 2000 dollars pour la traversée.

Mais les pays membres de l’UE ne sont pas encore unanimes sur les termes des négociations avec la Libye. Et là où les points de vue continuent de diverger fortement, c’est sur l’accueil des arrivants.

Réponse en dix points

Le commissaire européen en charge de l’immigration, Dimitris Avramopoulos, doit présenter une « stratégie » européenne commune à la mi-mai. Un sommet extraordinaire des 28 chefs d’Etat est prévu jeudi. Il y sera sans doute question du premier plan d'action en dix points présenté à Luxembourg aux ministres réunis.

Voici les dix premières mesures d'urgence préconisées par la Commission européenne pour lutter contre les trafics d'humains et dissuader les candidats à l'immigration clandestine de monter sur les bateaux :

1) le doublement du budget et du nombre de navires alloués à la mission Triton, afin de multiplier les contrôles et les sauvetages, sur un champ d'action plus large que celui qui est le leur actuellement.

2) confiscation et destruction des embarcations utilisées par les passeurs

3) renforcement de la coopération entre les agences de surveillance et de contrôle (EUROPOL, EASO, Frontex, EUROJUST)

4) soutien du Bureau européen de soutien à l'asile (EASO) en Italie et en Grèce pour aider à la gestion des demandes d'asile

5) relevé systématique des empreintes digitales de tous les migrants à leur arrivée en Europe

6) réflexion vers une répartition plus équitable des réfugiés entre les Etats membres de l'UE

7) réinstallation dans les pays de l'UE de personnes ayant obtenu le statut de réfugié auprès du HCR (sur la base du volontariat des Etats)

8) expulsion rapide des personnes dont les dossiers n'ont pas été retenus pour rester dans l'UE

9) action avec les pays voisins de la Libye pour bloquer les routes utilisées par les migrants. (ex. Niger où la présence européenne devrait être renforcée)

10) envoi d'officiers de liaisons pour l'immigration au sein des délégations de l'UE dans un certains nombre de pays tiers, pour collecter des informations sur les flux migratoires.

La réponse côté africain

Pour savoir ce que les sociétés civiles africaines mettent petit à petit en place pour éviter ces départs risqués vers l'Europe, écoutez ici l'élément de Carole Assignon.