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La police ouvre le feu sur des étudiants à Lubumbashi

Mahamadou Kane
28 janvier 2019

Face à la colère des étudiants de Lubumbashi et une manifestation qui a fait plusieurs morts, le président Félix Tshisekedi a finalement suspendu la décision d'augmenter les frais de scolarité.

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Image : Creative Commons/Oasisk

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Une manifestation d'étudiants réprimée par les forces de l'ordre dimanche 27 janvier à Lubumbashi a fait 4 morts, dont un policier, selon le dernier bilan fourni par les autorités de Kinshasa. Les étudiants étaient venus exprimer leur colère face à la hausse des frais de scolarité, une mesure de réajustement finalement suspendue par la présidence de la République.

En plus de l’augmentation des frais académiques pour l’inscription, les étudiants de l’université de Lubumbashi n’avaient plus accès depuis quelques jours ni à l’eau ni à l’électricité.

Une situation qui a jeté dans les rues de la ville des milliers d’étudiants qui réclamaient aux autorités de meilleures conditions d’études.

Pour maître Gulain Kalwa, de la société civile du Haut-Katanga, les forces de sécurité ont failli à leur mission :

"Ce que nous demandons c’est que le comportement de la police soit aussi conforme à la loi. Lorsqu’il y a des manifestations, il faut que la police puisse se comporter en tant que régulateur à chaque fois qu'il y a des problèmes. "

De son côté, Jean Mulenda, étudiant à la faculté de médecine à l’université de Lubumbashi, estime que la police a réagi de façon disproportionnée :

"C’est déplorable parce que c’est notre droit le plus légitime de revendiquer l’eau et l’électricité de notre université. Malheureusement, nous avons eu en face de nous l’amateurisme et le non professionnalisme des forces de l’ordre qui ont réprimé notre manifestation pacifique. Les étudiants font la cuisine avec le courant et l’eau. Nous en étions privés pendant trois jours. C’est la raison de notre manifestation.

La police nie en bloc

La police rejette la responsabilité sur les étudiants, alors qu'un fonctionnaire a également été tué au cours de la manifestation :

"Nous déplorons qu’il y ait eu mort d’hommes et nous compatissons avec toutes les familles des victimes. Mais vous savez, lors des services de maintien et de rétablissement de l’ordre public, la police n’utilise que des armes non létales, c’est-à-dire que nous n’utilisons pas les armes à feu."

Une affirmation démentie par les faits puisque les forces de l'ordre ont ouvert le feu.

Le président de la République Felix Tshisekedi, dans un communiqué, a ainsi annoncé la suspension de la hausse des frais de scolarité et l’arrestation de l’officier ayant donné l’ordre de tirer sur les manifestants.

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