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Une Europe plus forte face aux Etats-Unis

Clarissa Herrmann
22 août 2018

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, a appelé, dans une tribune du journal Handelsblatt, à bâtir une Europe plus forte pour faire contrepoids aux sanctions américaines.

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Heiko Maas - Bundesjustizminister
Image : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

Maas/Wirtschaft - MP3-Stereo

De plus en plus d'entreprises étrangères quittent l'Iran. Après Daimler et Deutsche Telekom - deux grands groupes allemands - c'est Total, le géant pétrolier francais, qui s'est retiré lundi d'un grand projet dans le sud du pays. Suite à leur retrait de l'accord nucléaire iranien et à leurs sanctions envers Téhéran, les Etats-Unis menacent les entreprises qui continuent à faire des affaires avec le pays. Dominik Grillmayer, de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg, explique :

"Les entreprises européennes ont peur de lourdes pénalités qui pourraient être imposées par les États-Unis s'ils s'engagent en Iran. C'est pour ça aussi que Total se retire de ce projet gazier. Les Européens veulent sauver l'accord sur le nucléaire et ils veulent continuer à échanger avec l'Iran sans s'exposer aux sanctions américaines, mais je ne vois pas de solution à court terme."

Le poids trop faible de l'UE

L'Union Européennne a déjà pris des mesures, mais Klaus Buchner, député européen du  Parti écologiste-démocrate, membre de la Commission de politique étrangère, estime qu'elles ne suffisent pas :

"La régulation de blocage de l'Union Européenne ne prévoit de dédommager que les petites et moyennes entreprises. Dès le début, l'UE a dit qu'elle n'avait pas assez d'argent pour dédommager les grandes entreprises. Pour l'essentiel, cette action se solde par un échec. Et donc nous craignons que l'accord nucléaire avec l'Iran ne devienne caduc."

L'eurodéputé Klaus Buchner trouve les mesures de l'Union européenne trop faibles
L'eurodéputé Klaus Buchner trouve les mesures de l'Union européenne trop faiblesImage : privat

Dominik Grillmayer de l'Institut franco-allemand ne croit d'ailleurs pas que le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, qui appelle à contrebalancer la politique américaine "là où des lignes rouges sont franchies",  puisse convaincre ses partenaires européens :

"Il y a quand même un certain manque d'unité en Europe, donc l'idée d'une Europe souveraine et forte qui implique l'idée de politique de défense commune, qui implique – comme M. Maas l'a proposé – des systèmes de paiements indépendants des États-Unis pour contourner les sanctions américaines dans le cas de l'Iran, ces idées sont plutôt rejetées par les souverainistes en Europe qui prônent plutôt l'autonomie nationale."

La chancelière Angela Merkel a d'ores et déjà pris ses distances avec la tribune de Heiko Maas, en précisant que l'article ne reflétait que l'avis personnel de son ministre.