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Un nouvel accord ACP-UE conclu à Bruxelles

16 avril 2021

Après trois ans de négociation, les pays ACP et l'UE ont trouvé un compromis, notamment sur les questions de migration et de droits de l'homme.

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Robert Dussey (à gauche) et Jutta Urpilainen (à droite)
Robert Dussey (à gauche) et Jutta Urpilainen (à droite)Image : Olivier Hoslet/AFP/Getty Images

"C’est nous qui ne nous entendons pas. Mais l’Europe, elle, sait ce qu’elle veut. Elle voudrait que tout le monde puisse signer", précision de Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise à l’issue des négociations.

Même si le nouvel accord incarne les ambitions des deux parties de renouveler les modalités de leur coopération, Robert Dussey, négociateur en chef pour les pays ACP reconnait que plusieurs points ont retardé et failli compromettre la conclusion des négociations post-Cotonou. Parmi ces points, la question des flux migratoires de l’Afrique vers l'Europe.

Des dirigeants participant au sommet du Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) le 9 décembre 2019 à Nairobi (Kenya)
Des dirigeants participant au sommet du Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) le 9 décembre 2019 à Nairobi (Kenya)Image : Getty Images/AFP/F. Lerneryd

"Ce que nous voulons, c’est d’abord avoir l’appui européen pour aider les gouvernements qui ont des difficultés à garder leur jeunesse dans leur propre pays, pour ne pas forcément chercher à venir en Europe de manière illégale, de mourir dans la mer ou dans l’océan", soutient-il.

Droits de l’homme

Autre point d'achoppement, qui a finalement trouvé un modus vivendi : les droits de l'homme ou plus précisément le respect des orientations sexuelles en Afrique, rejetées par une partie de l’opinion africaine.

Le drapeau arc-en-ciel brandi lors du premier rassemblement de la fierté gay en Ouganda en 2014
Le drapeau arc-en-ciel brandi lors du premier rassemblement de la fierté gay en Ouganda en 2014Image : Getty Images/AFP/I. Kasamani

"Sur le plan africain, c’est d’abord un problème culturel. Je vous donne un exemple qui va vous choquer. Ce ne sont pas tous les Africains qui sont polygames. Mais quand on parle de polygamie en Europe, ça choque. De la même manière, sur le plan culturel, quand on parle d’homosexualité en Afrique, ça choque. Mais ce ne sont pas tous les pays Africains. C’est le temps qui va régler tous ces problèmes", estime Robert Dussey.

Un accord novateur

Le nouvel accord conclu devrait aussi changer la donne en ce qui concerne le renforcement des relations bilatérales que l'Union européenne entretient avec chacun des membres de l'Organisation des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP, anciennement groupe des Etats ACP), selon la commissaire aux partenariats internationaux et négociatrice en chef de l'UE, Jutta Urpilainen.

"Nous avons un accord pour toute la région. Nous agissons ensemble dans tous les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et de l’UE. J’ajoute que ce nouvel accord est beaucoup plus clair et plus large."

Jutta Urpilainen, la commissaire aux partenariats internationaux et négociatrice en chef de l'UE
Jutta Urpilainen, la commissaire aux partenariats internationaux et négociatrice en chef de l'UEImage : Getty Images/AFP/J. Thys

En principe, l'accord devrait être signé au second semestre de 2021. Son entrée en vigueur est conditionnée par la fin des procédures internes de chacune des parties qui sont libres d’apposer leur signature ou pas au bas du document.

Les négociations post-Cotonou ont débuté en septembre 2018 en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. L'objectif était de parvenir à un nouvel accord devant succéder à l'accord de Cotonou, adopté et signé en 2000, et d'adapter les relations UE-OEACP aux nouvelles réalités.