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Un humain sur sept souffre de la faim

28 octobre 2011

Alors que le nombre des humains augmente sur la Terre, le nombre d’affamés croît lui aussi. La poussée démographique, mais aussi le changement climatique, aggravent la pénurie des denrées alimentaires.

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Image : picture-alliance/dpa

Cela se produit soit de manière directe avec sécheresses et inondations, soit indirecte en raison de tentatives inappropriées pour lutter contre ce changement du climat sur notre planète.

Longtemps, de nombreux pays pauvres ou en développement ne pensaient nullement à la protection du climat quand il s’agissait de lutter contre la faim. Ces pays considéraient les programmes de protection du climat évoqués par les pays occidentaux comme un luxe. Pour eux, la croissance était la première préoccupation. Maintenant cela a changé, constate Klaus Milke de l’organisation environnementale « Germanwatch » :

« Ces pays demandent que l’on agisse maintenant pour la protection du climat, mais aussi, n’ayant pas causé eux-mêmes ce problème, qu’ils soient aidés pour se protéger des conséquences du changement climatique. »

C’est un fait: tous les pays du continent africain ne sont responsables que de moins de 3% des émissions mondiales à effet de serre !

Les pays pauvres doublement victimes

Les pays en développement sont doublement frappés par le changement climatique et la crise de la faim, estime Bärbel Höhn, députée des Verts à Berlin et ancienne ministre régionale de Rhénanie - Westphalie :

Bärbel Höhn Landwirtschaftsminister NRW
Bärbel HöhnImage : dpa zb

« Le changement climatique les frappe très durement, avec les inondations au Bangladesh par exemple ou les sécheresses en Afrique. Ce qui aggrave encore le problème de la faim, parce que les récoltes sont détruites et que les prix des denrées alimentaires explosent. »

Le changement climatique et ses conséquences sont aussi difficiles à gérer. De nombreux pays européens et les Etats-Unis misent sur du carburant biologique pour améliorer leur bilan écologique. Mais les plantes nécessaires pour la fabrication de ce carburant telles que le maïs, la canne à sucre ou l’huile de palme, sont cultivées dans les pays du Sud et leur exportation vers les pays occidentaux renforce encore le problème de la faim. Bärbel Höhn dénonce aussi une menace encore plus forte pour les pays pauvres :

« La production de viande a dramatiquement augmenté ces dernières années. Environ 30% des surfaces agraires dans le monde sont utilisées pour la production de viande. Au Brésil par exemple, quatre millions d’hectares sont utilisés pour la production de bioéthanol, mais près de 225 millions d’hectares pour la production de viande. »

Klaus Milke et Bärbel Höhn, comme nombre d’experts, misent sur les petits paysans et plaident pour mettre à leur disposition les infrastructures, le savoir-faire technique et les moyens financiers nécessaires. Aider ainsi les petits paysans contribuerait directement à lutter contre la faim et à protéger le climat. La protection du climat est une affaire globale. L’Europe est l’un des exportateurs le plus important de céréales, de viandes et de produits laitiers vers l’Afrique – une concurrence fatale pour les paysans africains. Autre constat : l’essence bio nuit aussi plus au climat qu’elle ne le dessert. Les pays riches devraient enfin le réaliser.

Auteur : Jens Thurau / Philippe Pognan
Edition : Marie-Ange Pioerron