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Turquie : revers électoral pour Recep Tayyip Erdogan

3 avril 2019

Le parti du président turc, qui avait lui-même fait des élections municipales de dimanche un référendum sur sa politique, a perdu d'après des chiffres provisoires les villes d'Ankara et d'Istanbul.

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Türkei Kommunalwahlen Recep Tayip Erdogan Rede in Istanbul
Image : DHA/C. Erok

Si vous vous promeniez lundi matin dans le rues d'Istanbul, vous pouviez voir des affiches du parti AKP, avec comme slogan "Merci Istanbul". La Süddeutsche Zeitung raconte ainsi comment le parti du président Erdogan avait tout prévu en cas de victoire. Mais pas... en cas de défaite. Car lundi matin, malgré les affiches d'autosatisfaction de l'AKP, le sort d'Istanbul n'était pas encore fixé. Au contraire, on s'acheminait déjà vers la victoire de l'opposition après 25 années de règne de partis conservateurs islamistes dans la capitale économique et culturelle de la Turquie.

"La démocratie est en vie", titre le journal de Munich. "L'opposition a su se montrer unie, ce qui a été une nouveauté. Mais elle a aussi profité de la crise actuelle ; beaucoup de Turcs ressentent les conséquences de l'inflation et de la récession."

Le président turc a parfois tenu jusqu'à 8 meetings politiques par jour pendant la campagne
Le président turc a parfois tenu jusqu'à 8 meetings politiques par jour pendant la campagneImage : Getty Images/AFP/Y. Akgul

Rattrapé par son propre slogan

Et pendant que "l'opposition parlait des prix des légumes, le président pestait contre l'Occident et diffusait une ambiance de fin du monde." C'est pourtant Erdogan qui s'était forgé un pouvoir basé sur la croissance, commente le quotidien. "Sauf que le modèle turc ne fonctionne plus vraiment. Le gouvernement n'a pas voulu voir qu'il a lui-même perdu la confiance des investisseurs, en rabaissant par exemple la justice au rôle d'instrument politique".

Aujourd'hui, c'est le retour de bâton, selon la Frankfurter Rundschau qui note qu'Erdogan "pourrait bien se voir rattraper par son propre slogan : celui qui remporte Istanbul, remporte la Turquie."

"L'opposition rassemblée a remporté les élections là où ça fait mal", nous dit le quotidien qui note aussi les défaites de l'AKP dans les métropoles de la côte méditerranéenne.

Cela montre qu'Erdogan est "vulnérable", mais "ceux qui le connaissent le savent : le président turc va s'accrocher au pouvoir de toutes ses forces".

Don d'organes, une question d'éthique

La presse allemande débat ce mardi aussi du don d'organes. Le ministre allemand de la Santé souhaite introduire le consentement présumé, pour pallier au manque de donneurs. En d'autres termes, si vous ne vous opposez pas officiellement au don de vos organes en cas de décès, les médecins partent du principe que vous êtes d'accord.

10.000 personnes sont dans l'attente d'une transplantation en Allemagne.
10.000 personnes sont dans l'attente d'une transplantation en Allemagne.Image : DW/P. Samanta

Pour die tageszeitung, le don d'organes ne peut pas être traité comme un abonnement téléphonique qui se renouvellerait automatiquement si l'on oublie de le résilier à temps. "Il faut avoir la liberté de dire oui ou non", mais aussi de laisser chacun décider s'il souhaite aborder cette question de son vivant ou non. "Il y a le risque que la disposition au don d'organe, qui est relativement élevée en Allemagne, ne finisse par baisser à cause d'une loi que l'on ressentirait comme contraignante."

Et si la Frankfurter Allgemeine Zeitung se pose notamment la question de la constitutionalité d'une telle mesure, le journal note tout de même que rarement un ministre s'était autant engagé contre "la souffrance des hommes" condamnés à mort s'ils ne trouvent pas un donneur d'organes. Alors qu'en Allemagne, "10 000 patients sont dans l'attente d'une transplantation."

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais